Le blogue de l’économiste français Olivier Bouba-Olga nous apprend que les salaires dans les pays émergents croissent à la vitesse grand V. Leur développement rapide attire les investissements à profusion, exerce une pression énorme sur les prix en général, conduisant à une élévation des salaires et donc à une réduction progressive de leur avantage initial en termes de coût du travail.
L’économiste donne l’exemple de la comparaison France/Tchéquie : « En 1996, le coût de l’heure de travail était 8 fois plus important en France, la productivité du travail était 2 fois plus forte, le coût salarial unitaire, rapport du coût de l’heure de travail et de la productivité horaire du travail, était donc 4 fois plus important en France qu’en République Tchèque. En 2002, soit 6 ans plus tard, ce rapport de 4/1 était tombé à 2,5/1. Pourquoi ? Le différentiel de productivité a peu évolué sur la période, c’est du côté des salaires que les choses ont bougé, le rapport entre le coût de l’heure de travail entre les deux pays passant de 8/1 à 5/1. »
Évidemment, l’élévation des salaires de ces pays progresse en fonction du rapport de force des acteurs dans chacune des régions du monde. Même en Chine, où « l’armée de réserve » est très nombreuse et où les syndicats jouent un rôle de courroie du pouvoir plutôt que celle des revendications, la multiplication des manifestations de mécontentement commence à faire bouger le pouvoir.
L’Organisation international du Travail vient de livrer un ensemble de statistiques particulièrement intéressantes sur ce sujet. On y découvre notamment ce tableau (page 16) :
Les salaires ont peu évolué dans les pays avancés (multiplication par 1,05 sur 10 ans), alors qu’ils ont été multipliés par plus de 2 en Asie de l’Est et par 3 en Asie centrale.
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