Encore aujourd’hui, alors que les preuves scientifiques et les faits s’accumulent pour démontrer que le réchauffement climatique est une réalité déjà à l’œuvre, un mouvement de résistance s’acharne à nier cette réalité. En Amérique du Nord, ce mouvement réactionnaire domine le débat public. Il est donc urgent de diffuser une information diversifiée sur les changements climatiques.
L’un des facteurs qui a probablement aidé à faire de la Conférence de Cancun une étape de progrès vers un accord négocié de lutte contre le réchauffement, c’est le succès inespéré de la Conférence de Nagoya sur la biodiversité, en octobre dernier. Décidément, les Japonais semblent être des experts dans l’art de construire des consensus autour de programme d’actions internationales. Dans la foulée du succès de Nagoya, l’Assemblée générale des Nations-Unies a donné le feu vert à la création de l’IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform On Biodiversity and Ecosystem Services), plateforme intergouvernementale scientifique et politique, à l’image du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), dédiée à l’amélioration des connaissances sur la biodiversité et les services écosystémiques. L’IPBES doit maintenant devenir rapidement opérationnelle. C’est pourquoi, l’Assemblée générale des Nations-Unies a demandé au Programme des Nations-Unies pour l’environnement (UNEP) d’organiser la première réunion plénière de l’IPBES dans les meilleurs délais.
12 000 MW d’énergie sale retiré du réseau aux États-Unis
Selon le Sierra Club, qui continue à lutter pour l’arrêt de l’utilisation du charbon pour la production énergétique aux États-Unis, l’année 2010 aurait été encore plus productive pour remplacer des centrales existantes ou canceller de nouveaux projets. Ce serait pas moins de 38 projets qui auraient été annulés ou amoindris en 2010, en comparaison de 26 en 2009 et 27 en 2008. De plus, les producteurs d’énergie auraient annoncé 48 fermetures de centrales en 2010, soit quatre fois plus que l’an passé et 12 fois plus que l’année précédente ! Ça représenterait 12 000 MW d’énergie sale retirée du réseau, ou 4 % de la capacité de l’électricité à base de charbon produite aux États-Unis, assez pour alimenter 6 millions de foyers. Le combat des environnementalistes aurait fait en sorte qu’aucune centrale alimentée au charbon n’a été construite en 2010, ni l’aura été en 2009, ni le sera en 2011. La campagne « Beyond Coal » consiste à contester l’émission de nouveaux permis et à faire strictement respecter la réglementation sur la production et l’utilisation du charbon.
L’EPA annonce de nouveaux standards malgré les pressions des pollueurs
À la fin de 2010, l’EPA (l’Agence étatsunienne sur l’environnement) a annoncé un plan de deux ans au cours à l’issu duquel elle produira de nouveaux standards environnementaux pour les centrales électriques et les raffineries, les deux plus grands sources industrielles de GES aux États-Unis. On sait que la Cour suprême des États-Unis a déjà, en 2007, légitimé le pouvoir de réglementation de l’EPA sur les émissions de GES, en considérant ces dernières comme une pollution portant atteinte à la santé de la population. L’annonce de l’EPA fait suite à la décision de l’administration Obama de légiférer sur de nouvelles normes dans ce domaine et à des années de lutte contre l’industrie pétrolière qui, comme l’industrie du tabac il y a quelques années, continue à nier son impact sur la santé de la population. Les centrales électriques et les raffineries émettent respectivement 2 300 et 200 millions de tonnes de CO2 annuellement dans l’atmosphère.
Evo Morales et Sarah Palin : même combat ?
Sans être présentée par quiconque comme un grand succès de la communauté international, la Conférence de Cancun reste pour la plupart des participants, y compris les groups environnementaux, un succès d’estime. Elle a permis de faire progresser les discussions et d’arriver à des ententes négociées sur des enjeux sectoriels. Plusieurs spécialistes s’amusent à souligner que les plus fervents opposants aux résultats de ces négociations se trouvent aux extrêmes du spectre politique international : du côté gauche, la Bolivie du président Evo Morales, le seul des 194 pays participants à la conférence à refuser de voter pour les accords; du côté droit, les éléments les plus fanatisés du Parti Républicain (de la mouvance du Tea Party) ont contesté les accords de Cancun. D’un côté, on évoque le refus de la marchandisation de la nature – Evo Morales -, de l’autre, on fait appel aux vrais valeurs du marché – Sarah Palin – pour dénoncer les négociations de la communauté internationale
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