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Le samedi 23 avril 2022

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Les prix des aliments recommencent à grimper

Olivier de Schutter, le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, s’alarme dans un entretien au quotidien Les Echos : une nouvelle hausse des prix des denrées alimentaires menace de nombreux pays pauvres de pénurie. Une flambée artificielle, qui serait essentiellement due à la spéculation. « Nous vivons aujourd’hui le début d’une crise alimentaire similaire à celle de 2008 ».

« Lorsque des informations sur des incendies en Russie, une canicule en Ukraine, des pluies trop fortes au Canada ou autres s’accumulent, certains opérateurs de marché préfèrent ne pas vendre tout de suite, tandis que les acheteurs cherchent à acheter autant que possible », résume le rapporteur. Quatre-vingts pays, au premier rang desquels le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad, subissent déjà un déficit alimentaire selon l’ONU, quand d’autres comme le Mozambique, l’Afghanistan, la Mongolie ou encore la Corée du Nord sont en situation de réelle fragilité.

Olivier de Schutter propose trois pistes de solutions. La première piste est d’encourager les pays à reconstituer des stocks alimentaires pour lisser les prix, en partenariat avec les organisations paysannes Ces stocks devraient permettre de protéger producteurs et consommateurs contre des prix très volatils et de couper l’herbe sous le pied de spéculateurs, qui, par nature, fuient la certitude.. Selon le rapporteur de l’ONU, l’idée émerge en Amérique centrale, mais aussi en Asie du Sud.

La deuxième piste, que les Etats-Unis auraient commencé à mettre en œuvre, consiste à limiter le nombre de positions à terme qu’un investisseur institutionnel peut détenir sur une seule matière première. En clair, ça voudrait dire que Goldman Sachs ou la Deutsche Bank ne pourraient détenir qu’un certain nombre de positions sur le maïs ou sur le blé, de manière à ce que leurs ordres d’achat n’influencent pas, à eux seuls, le prix des matières premières à la hausse comme à la baisse.

Enfin la troisième piste serait d’imposer davantage de transparence sur les opérations de gré à gré sur les marchés dérivés, comme entend le faire le commissaire européen au Marché intérieur, Michel Barnier. Aujourd’hui, selon Olivier de Schutter, 92 % des opérations sur les marchés dérivés se déroulent dans l’opacité la plus complète.

On peut constater sur le site Internet de la FAO – graphiques de croissance des prix alimentaires pour les années récentes – que l’année 2010 se démarquent. http://www.irinnews.org/Report.aspx?ReportID=91539 Selon un spécialiste de la FAO, les prix en décembre 2010 seraient de 25 % supérieurs à ceux de décembre 2009. Pour certaines céréales – blé, riz – les prix seraient plus élevés de 39 %. Elles restent néanmoins encore de 13 % inférieurs au sommet atteint en juin 2008.

Selon une ONG favorable à un plus grand contrôle des prix des biens alimentaires, plusieurs faits rendent de plus en plus évident la croissance de la spéculation dans ce domaine. L’Association applaudit la loi sur la réforme financière, de l’administration Obama, qui devrait aider à contrecarrer les pratiques spéculatives dans le futur. Mais elle réclame que les pays où existent de tels marchés de dérivés, comme la Grande-Bretagne, devraient aussi suivre l’exemple des États-Unis.

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