Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste. Depuis peu, cependant, les acteurs du mouvement de la finance responsable commencent à faire en sorte que la protection des valeurs monétaires ne se fassent plus aux dépends des valeurs sociales des épargnants.

Mobiliser du capital privé vers le bien commun

Un nouveau rapport produit par un réseau de groupes de recherche et communautaires conclut que l’industrie de la finance aurait été l’une des principales sources de problèmes sociaux au cours des deux dernières années. Produit par le Task Force on Social Finance, le rapport appelle les gouvernements et le secteur de la finance à investir dans le bien commun en canalisant une partie des actifs financiers vers la Social Finance – la finance solidaire – qui serait beaucoup plus en mesure que le capital privé de financer les entreprises à vocation sociale – principalement les coopératives et les OBNL. En s’inspirant d’une campagne similaire en cours depuis plusieurs années aux États-Unis, le réseau propose que 10 % des actifs des fondations à vocation philanthropique soient investis dans la finance sociale, ce qui permettrait de donner accès à un potentiel de 30 milliards $.

Résolution contre BP concernant la prise de risque

Un regroupement de plusieurs investisseurs et activistes sont en train de planifier le dépôt d’une résolution d’actionnaire pour la prochaine assemblée générale de BP exigeant de passer en revue l’ensemble de la gestion de risque des opérations de la pétrolière en Amérique du Nord, dans la foulée du gigantesque déversement de pétrole dans le Golfe du Mexique. L’initiative provient de plusieurs groupes religieux – Christian Brothers Investment Services, Mennonite financial services group Everence – et de fonds des États-Unis, de Finlande et de Suisse, ainsi que de la coalition étasunienne Ceres. Le Oecumenical Council for Corporate Responsibility réfléchit sur l’opportunité de seconder la résolution. La résolution demande qu’une revue critique de la gestion de risque de BP soit réalisée par une tierce partie pour évaluer les risques sociaux, environnementaux et réputationnels, en plus des risques économiques et opérationnels traditionnels et qu’elle propose des mesures pour les réduire ou pour les gérer correctement.

« We as shareholders of the Company direct that independent members of the board conduct a review of the current risk assessment and risk management plans including emergency response plans in place for each of the Company’s major projects in North America, » précise la résolution.