L’auteure invitée est Colette Harvey, conseillère en finance socialement responsable, planificatrice financière et représentante en épargne collective pour Desjardins Cabinet de services financiers

Le dernier numéro de Protégez-vous consacre plusieurs pages aux fonds éthiques: il résume les principales stratégies, fait un peu d’histoire, donne un tableau des différents fonds et suggère même aux consommateurs des questions à poser pour faire un bon choix.

Ce numéro est pratique et pertinent, d’autant plus qu’il favorise un sain débat sur la sélection des titres composant les fonds éthiques ou socialement responsables. Sur le Web, Protégez-vous vous offre gratuitement le premier d’une série de ses cinq textes. Vous aurez accès aux autres en vous abonnant pour moins de 3,00 $. En février, le magazine est également disponible en kiosque.

Les fonds éthiques, ces grands méconnus

Au Canada, les fonds socialement responsables représentent à peine 1 % des fonds vendus au détail. Pourtant, ils sont en moyenne aussi rentables que les fonds conventionnels. Certains de ces fonds ont même gagné de prestigieux prix… pour leur rendement. De manière plus large, la firme de consultants Mercer a répertorié pour une deuxième fois en 2009 des études internationales qui analysent la performance économique des entreprises ou des fonds éthiques qui utilisent diverses approches ayant trait aux enjeux sociaux, environnementaux et de gouvernance (enjeux ESG). En 2009, 10 études sur 16 sur le sulet démontraient que le fait d’intégrer les enjeux ESG contribue à obtenir un meilleur rendement financier.

Mercer n’est pas une firme connue pour faire dans l’ésotérique. C’est une entreprise de premier plan sur la scène mondiale dans les domaines de la consultation, de l’impartition et des investissements. Les services d’investissements de Mercer comprennent la consultation en gestion de placements ainsi qu’une approche dite « multigestionnaire » en matière de gestion de placements. La Société compte 20 000 employés travaillant dans plus de 40 pays.

Les fonds éthiques et le Green washing

Bien que l’on ait constaté que la performance de ces fonds est équivalente à celle des fonds conventionnels, le débat sur la sélection des titres est de plus en plus présent. Doit-on éliminer les titres de toute entreprise impliquée dans des activités polluantes — toutes nos entreprises minières et gazières — ou en détenir et travailler de l’intérieur afin d’amener ces entreprises à limiter leur empreinte écologique et à améliorer leur comportement social ? Opter pour le second choix, c’est entreprendre un travail de longue haleine. Les actionnaires militants réalisent des gains sur un front à la fois. Cela ne veut pas dire que l’entreprise devienne irréprochable.

Voici des exemples récents. Suncor a accepté de divulguer ses prévisions détaillées concernant ses émissions de gaz à effet de serre et la planification des coûts éventuels de son émission de carbone. Talisman vient d’inclure la notion de consentement libre, préalable et éclairé (CLPÉ) dans sa nouvelle politique encadrant les relations avec les communautés. Barrick Gold vient finalement d’accepter de recruter un administrateur possédant des compétences en matière de responsabilité sociale d’entreprise et de droits humains.

Le programme d’engagement de la Société Fonds éthiques, rebaptisée récemment « Placements NEI », aura tout de même permis d’obtenir des résultats auprès de 44 des 61 sociétés interpellées.

Nous le savons tous : il reste encore beaucoup à faire, mais chaque chose étant relative, ce sont des gains très importants dans un secteur d`activité où le développement durable n’est pas la priorité absolue.

Voulez-vous en entendre parler ?

Votre caisse investit depuis 5 ans dans la formation de ses conseillers et elle se réjouit que 28 % des fonds communs détenus par ses membres soient des fonds socialement responsables. C’est 28 fois plus que la moyenne canadienne parce que les personnes qui vous conseillent peuvent répondre à vos questions ou s’engagent à le faire si vos interrogations nécessitent une recherche plus approfondie.

Pas assez ? Pas convaincus ?

Le développement durable est une responsabilité partagée. Vous identifiez vos valeurs et vous vérifiez si les produits offerts s’y collent suffisamment. L’industrie des fonds doit, quant à elle, être transparente et les conseillers financiers doivent informer leurs clients.

Malgré toutes les rencontres, tous les dialogues initiés par certains fonds éthiques et malgré les engagements des compagnies, peut-être n’êtes pas à l’aise de détenir des titres d’entreprises impliquées dans l’exploitation des mines, de sables bitumineux ou de gaz de schiste ? Peut-être souhaitez-vous même éviter la Bourse. Le cas échéant, vous avez toujours le choix de placer votre argent dans un produit qui n’est pas inscrit en Bourse mais qui finance des coopératives et des organismes à but non lucratif dont la raison d’être est de répondre à des besoins sociaux ou environnementaux. C’est le Placement à rendement social, qui est offert exclusivement à votre caisse.

Ici, à la Caise, nous ne sommes jamais bien loin de vous !

Pour lire le texte original, avec ses nombreux hyperliens, allez sur le site de la Caisse d’économie solidaire.