Pour dépasser le capitalisme, le jeune parti politique, Québec solidaire (QS), propose des pistes de réflexions et d’actions.
Le premier mai 2009, Québec solidaire présentait son manifeste pour sortir de la crise économique. Le manifeste questionne le capitalisme en tant que système économique fondé sur «l’exploitation du travail humain et de la nature», un système basé sur la logique de l’accumulation des profits. Si ce système a connu plusieurs formes dans l’histoire, il se présente aujourd’hui sous celle du néolibéralisme.
Le document rappelle l’origine du néolibéralisme apparu au début des années 80. Il s’agissait de ne compter que sur les mécanismes du marché et la compétition pour relancer la croissance. Ce néolibéralisme vient de la crise du modèle précédent : l’État-providence qui avait été mis en place à la suite de la crise économique de 1929 et de la seconde guerre mondiale.
À partir des années 1970, après les «Trente glorieuses», une période économique nouvelle s’ouvre sur une combinaison de faible croissance et d’inflation : le néolibéralisme prend prétexte de ce contexte pour exiger des syndicats des reculs sur les conditions de travail des travailleurs et des États nationaux des compressions dans les services publics. Ce modèle qui en émane est «fondé sur une action concertée des élites économiques et politiques mondiales en vue de relancer la croissance sur le dos des peuples du Tiers-Monde, des travailleuses et des travailleurs et de l’environnement : la mondialisation néolibérale». Ce sont les gouvernements Thatcher, en Grande-Bretagne, et Reagan, aux Etats-Unis, qui ouvriront la voie au néolibéralisme.
Le manifeste propose des pistes de réflexion réalistes pour sortir de la crise, pistes que partagent grosso modo les mouvements sociaux et syndicaux :
- Interdire la spéculation et les paradis fiscaux?
- Contrôler démocratiquement les institutions financières?
- Réformer la fiscalité pour qu’elle redistribue la richesse équitablement?
- Revoir le système international d’échanges des biens et des services afin de favoriser la coopération au lieu de la compétition?
Pour mettre en place une économie au service des citoyens et citoyennes, des mesures réalistes à court terme sont plaidées :
- Créer au moins 40 000 emplois viables en : investissant massivement dans le transport en commun et collectif; en mettant sur pied un vaste chantier sur l’efficacité énergétique; en investissant massivement en économie sociale, dont 160 M $ au cours des deux prochaines années; en construisant 50 000 nouveaux logements sociaux; en nationalisant et développant l’énergie éolienne; en créant 38 000 nouvelles places en garderie; en embauchant plus d’enseignant-e-s pour réduire le nombre d’élèves par classe au primaire et au secondaire; en offrant 4 manifestations culturelles par année pour les élèves du primaire au collégial.
- Hausser le salaire minimum pour qu’il soit équivalent au seuil de faible revenu;
- Soutenir financièrement les PME et les organismes communautaires à la suite à cette augmentation;
- Augmenter substantiellement les prestations à la sécurité du revenu;
- Encourager les coopératives de travailleuses et de travailleurs qui reprennent les entreprises rentables qui délocalisent leurs activités;
- Exiger des entreprises qui délocalisent leurs activités qu’elles remboursent les prêts et aides fiscales qu’elles ont reçus du gouvernement québécois;
- Ne procéder à aucune hausse de frais dans les services publics;
- Augmenter la liste des biens culturels et de première nécessité exemptés de TVQ;
- Recentrer les villes, villages et quartiers sur leurs propres capacités à se développer économiquement en finançant adéquatement les Centre locaux de développement par exemple.
En ce qui touche à l’environnement, les propositions à court terme suivantes sont suggérées en vue d’établir un développement axé sur une économie au service de l’écologie :
- Investir plus de 1 milliard $ dans des mesures créatrices d’emplois « verts »;
- Appuyer une agriculture verte, locale, biologique et du terroir afin de réduire notre dépendance à l’importation et à la monoculture;
- Établir une politique d’achat local, écologique et socialement responsable et encourager les initiatives québécoises qui sont bénéfiques à l’environnement et à la société;
- Moduler la TVQ sur les biens autres que culturels et de première nécessité afin qu’elle augmente pour les biens de luxe ou polluants.
Source : POUR SORTIR DE LA CRISE : DÉPASSER LE CAPITALISME ?. Manifeste de Québec solidaire, 1er mai 2009
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