Les Grands enjeux sont des fiches publiées par le Comité de Solidarité/Trois-Rivières, organisme sans but lucratif indépendant, en collaboration avec La Gazette de la Mauricie, grâce à des dons de citoyens et de citoyennes de la Mauricie. Voici quelques extraits de leur dernier dossier.
Conséquence directe de la société de «surconsommation » dans laquelle nous vivons, l’endettement personnel prend aujourd’hui des proportions inquiétantes. Statistique Canada nous apprenait récemment que pour chaque tranche de revenu de 100 $, les ménages canadiens devaient en moyenne 148 $, un sommet historique. Et selon l’Institut Vanier pour la famille, le niveau d’endettement a augmenté six fois plus vite que le revenu des ménages depuis 1990.
Le recours au crédit est devenu un véritable mode de vie, et en parallèle, les gens épargnent de moins en moins. Alors qu’on ne s’endettait auparavant que pour une maison ou une auto, on a aujourd’hui recours au crédit pour acquérir un téléviseur, un téléphone cellulaire, ou un repas au restaurant. Pas étonnant que chaque Canadien ait en sa possession en moyenne 2,6 cartes de crédit. Mais la course à la consommation, ce moteur de l’économie, pourrait bientôt aboutir devant un mur. Certains estiment déjà que l’endettement moyen pourrait atteindre 160 % du revenu des ménages d’ici 2012. Qu’en sera-t-il en 2015 ou en 2030? Qui est à blâmer dans cette situation, les individus incapables de se discipliner, ou les entreprises qui cherchent coûte que coûte à nous prêter de l’argent ? […]
Discipliner l’individu ou le système?
L’endettement personnel excessif a de graves conséquences sur les individus et la société. La dépendance que nous développons face au crédit nous rend vulnérables face aux prêteurs. Selon une étude de L’association des comptables généraux accrédités du Canada (CGA) le nombre de faillites personnelles a presque triplé entre 1990 et 2009.
L’endettement excessif est une source de stress qui a des effets néfastes sur la productivité au travail, sur les relations personnelles et de couples, de même que sur le taux de suicide. Bien sûr, les individus peuvent se discipliner, mais les gouvernements et les entreprises ont aussi des obligations. Il appartient au gouvernement de discipliner un système bancaire et financier qui a tous les «intérêts» du monde à continuer d’endetter ses clients le plus longtemps possible pour enrichir des actionnaires. D’ailleurs, selon la Coalition des associations de consommateurs du Québec, 72 % des Québécois souhaiteraient que le gouvernement interdise ou réglemente la sollicitation sur le crédit.
Aussi, le système économique doit mieux répartir la richesse. Il est anormal et inéquitable que les salaires des travailleurs ne suivent pas l’augmentation du PIB (la productivité) à laquelle ils ont pourtant contribué. En délaissant un peu notre rôle de consommateur au profit de celui de citoyen, nous contribuerions certainement à améliorer la situation.
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