Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste. Depuis peu, cependant, les acteurs du mouvement de la finance responsable commencent à faire en sorte que la protection des valeurs monétaires ne se fassent plus aux dépends des valeurs sociales des épargnants.
L’association française Sauvons les riches et le député européen Pascal Canfin ont récemment lancé un appel citoyen à changer d’institution financière : l’omnipotence des banques n’existe que parce que nous leur faisons confiance. Or, nous disent-ils, après la crise que nous venons de traverser, elles ne méritent plus notre confiance du fait que, dans leur quasi-totalité, les banques spéculent – y compris sur les biens agricoles – et font de l’évasion fiscale généralisée, dépossédant ainsi les citoyens de leurs forces économiques. Les banques sont utiles au financement de l’économie, mais la majorité d’entre elles se servent de l’économie au lieu de la servir. Sur le site JeChangedeBanque.org, ils veulent organiser le transfert de leurs actifs des banques les plus nuisibles vers celles les plus recommandables, dans des banques qui investissent l’épargne localement, qui ne participent pas au casino financier et qui refusent d’être présentes dans les paradis fiscaux et de verser des bonus indécents.
Des investisseurs s’engagent sur les énergies non conventionnelles
Les investissements dans les gaz de schiste et les sables bitumineux représentent une exposition beaucoup plus importante au risque et les gestionnaires des caisses de retraite doivent en être conscient, nous dit la coalition d’investisseurs étatsunienne Ceres. « There are costs that go along with the benefits of extracting and exploiting these unconventional fuel sources, » affirme le contrôleur de l’État de New York, fiduciaire du fonds de pension des employés de l’État (133 milliards $) et membre de Ceres. Pour se prémunir contre ses risques, les investisseurs doivent scruter l’exposition de leur portefeuille aux technologies non conventionnelles et exiger des entreprises une plus grande transparence sur leur gestion des risques environnementaux, en particulier ceux reliés à la législation, aux impacts sur les ressources hydriques, ainsi qu’aux risques technologies et de marchés. Aux États-Unis seulement, les découvertes récentes dans les énergies non conventionnelles représentent des réserves de 800 milliards de barils de pétrole, trois fois les réserves prouvées de l’Arabie Saoudite !
Les fonds éthiques de Desjardins sortent de Vedanta
NEI, le portefeuille de fonds de placement éthiques détenu par Desjardins, a décidé de se retirer la firme minière Vedanta en raison de ses manquements répétés dans le domaine des critères ESG. En collaboration avec des acteurs de la finance responsable européenne, NEI avait fait des représentations auprès de Vedanta pour corriger certaines de ses pratiques dans ses opérations en Inde, qui n’ont pas donné les résultats escomptés. « After meetings with management and the Chairman, [we] determined that it no longer meets our baseline expectations, » affirme le représentant de NEI, d’où la decision de s’en retirer. Selon le Rapport ESG 2010 de NEI, les démarches de l’institution financière auprès des entreprises de son portefeuille de placement ont débouché sur des progrès significatifs.
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