CESD-Oikos-989x90

Le samedi 23 avril 2022

Recherche:

De l’or à Saint-Camille !

Pour ceux qui ne connaissent pas bien Saint-Camille, il faut savoir que ce village d’irréductibles est un bel exemple de reprise en main du développement de la municipalité par ses résidents.

« Il était une fois un village qui ne voulait pas mourir… Devant la décroissance de leur population et la perte de leurs services publics, les habitants de Saint-Camille, un petit village en Estrie, ont mis en œuvre leur intelligence collective. Patiemment, pendant 20 ans, ils ont misé sur la qualité de vie, la coopération, l’autosuffisance et la culture. Leur approche a séduit: vingt-cinq nouvelles familles qui, comme tant d’autres aujourd’hui, rêvaient de s’établir à la campagne y ont construit leur maison, redonnant vie au Rang 13, jadis le rang le plus peuplé de Saint-Camille. Pendant quatre ans, caméra à l’épaule, le réalisateur a suivi leur belle aventure. Quel est donc le secret de ces irréductibles ? Serait-ce la pizza au sanglier du P’tit bonheur ? » Allez voir le sympathique petit vidéo sur webTV.

Or, qui voit-on arriver récemment pour vouloir complètement bouleverser cette petite communauté : la minière Bowmore qui aurait trouvé de l’or dans les roches sédimentaires de St-Camille. Et l’exploitation de cet or ne serait pas nécessairement pour un avenir très éloigné. En effet, les habitants apprenait avec stupéfaction que la compagnie Bowmore est détenue à 40 % par la compagnie Osisko, celle qui exploite la mine à ciel ouvert de Malartic, et qu’elle envisageait de commencer son forage dès janvier 2011.

Mais le comité Mine de rien de St-Camille croit avoir trouvé une faille dans la Loi sur les mines pour empêcher les minières et pétrolières de procéder à des travaux d’exploration sur les terrains privés des citoyens. Il lance un appel à tous les Québécois de s’en servir. « À défaut d’avoir un moratoire sur les gaz de schiste et l’exploration minière, imposons un moratoire chez soi », soutient Joël Nadeau, porte-parole du comité Mine de rien qui lutte contre un éventuel projet de mine d’or à ciel ouvert qui pourrait voir le jour dans son village.

« Selon les articles 65 et 235 de la loi sur les mines, il faut une entente de gré à gré entre la compagnie et les propriétaires du terrain pour que la compagnie puisse y faire de l’exploration, explique Joël Nadeau. Sinon, la compagnie doit demander à Québec la permission pour exproprier les propriétaires. Et je ne crois pas que Québec pourrait aller jusque là. Nous invitons donc les citoyens à envoyer une lettre à la compagnie pour lui refuser l’accès aux propriétés pour les travaux d’exploration. »

Peu après le début de la campagne du comité Mine de rien, on apprenait que le projet d’une mine d’or à Saint-Camille avait été reporté par la minière.

« Cette action démontre aussi que la Loi sur les mines et le projet de loi 79 visant à la modifier ne répondent pas du tout aux attentes de la société d’aujourd’hui », soutient Ugo Lapointe de la coalition Québec meilleure mine.

Selon un sondage réalisé à la grandeur du Québec pour le compte de Minalliance, qui regroupe notamment l’Association de l’exploration minière du Québec, l’Association minière du Québec, des entreprises du secteur, le Fonds de solidarité FTQ et Valeurs mobilières Desjardins – et dont deux membres du CA sont d’anciens employés de la minière Barrick Gold -, plus de 70 % de la population est favorable au développement de l’industrie minière. Mais comme le souligne Alexandre Shield du Devoir, les répondants favorables au développement de l’industrie minière saluent surtout la création d’emplois qui y est associée, les effets positifs pour l’économie et la possibilité de mettre en valeur les richesses naturelles, mais ils sont plus enclins à approuver la présence des entreprises extractives sur la Côte-Nord et en Abitibi. Quand ces minières, ou pétrolières, veulent exercer leurs droits miniers dans leur cour, là c’est différent.

D’ailleurs les Québécois sondés croient, dans une proportion de 56 %, que l’industrie se soucie « peu ou pas du tout » de l’environnement, d’où des risques accrus de pollution de l’air, de l’eau et des sols, des risques pour la santé des travailleurs et des sites miniers abandonnés qui se retrouvent à la charge de l’État.

« Les résultats de ce sondage démontrent que la population du Québec reconnaît l’importance des retombées économiques découlant de l’activité minière et qu’elle est très majoritairement en faveur de son développement », fait valoir Claudine Renauld, directrice générale de Minalliance, par voie de communiqué. Mine de rien, on semble vraiment nous prendre pour des crétins.

Discussion

Pas de commentaire pour “De l’or à Saint-Camille !”

Commentaire

Inscrivez votre courriel ci-dessous pour recevoir le bulletin hebdomadaire:

Agenda Public

Un code est requis pour ajouter des evenements a l'agenda.
Appuyez sur "Obtenir un code" ci-dessous pour s'inscrire.

Si vous avez un code, inserez votre code ci-dessous:

Votre compte étant nouveau, s'il vous plait enregistrer vos informations:











Informations sur l'evenement a ajouter: