Encore aujourd’hui, alors que les preuves scientifiques et les faits s’accumulent pour démontrer que le réchauffement climatique est une réalité déjà à l’œuvre, un mouvement de résistance s’acharne à nier cette réalité. En Amérique du Nord, ce mouvement réactionnaire domine le débat public. Il est donc urgent de diffuser une information diversifiée sur les changements climatiques.
Nos espèces animales disparaissent à vitesse grand V
La revue Nature l’affirme : la sixième phase d’extinction massive des espèces est bel et bien commencée. Les cinq phases précédentes ont été les conséquences de phénomènes naturels. La 6e serait plutôt le résultat de l’activité humaine. Afin d’illustrer à quel point la vitesse d’extinction est rapide, les experts de l’Université de Californie ont réalisé un état des lieux de la biodiversité actuelle. Leur étude s’est essentiellement cantonnée à examiner l’évolution des espèces de mammifères sur Terre, puisque cette famille est la mieux renseignée à ce jour avec près de 5570 espèces répertoriées. Suite à cet état des lieux, les résultats parlent d’eux-mêmes : déjà 80 espèces auraient disparu de la surface de la Terre en l’espace de 500 ans. Anthony Barnosky, le principal auteur de l’étude, estime que « le rythme d’extinction actuel ressemble étrangement à celui des crises massives d’extinction du passé, même avec une définition assez restrictive ». Mais tout n’est pas perdu. « Jusqu’à présent, seuls 1% à 2% de toutes les espèces se sont éteintes dans les groupes que nous connaissons. Il semble que nous ne sommes pas encore très avancés dans la voie de l’extinction. Nous pouvons encore en sauver beaucoup ». Le premier travail à fournir n’est pas la sauvegarde des espèces en soi, mais plutôt la restructuration des habitats qui ont été détruits au fil des années via l’activité humaine.
Les entreprises du Japon et de la Corée du Sud contre un marché carbone
Alors que les gouvernements du Japon et de la Corée du Sud cherchent à prendre des décisions courageuses dans la lute aux changements climatiques, on constate encore une fois que les entreprises privées représentent l’obstacle le plus sérieux aux mesures immédiates dans ce domaine. Les associations patronales de ces deux pays viennent en effet de faire connaître leur opposition à la mise en place d’un marché carbone domestique. Dans les deux cas, les associations patronales déclarent qu’un marché carbone nuirait à la compétitivité des entreprises par rapport à des concurrents qui ne seraient pas soumis aux mêmes règles. Pourtant, la mise en place de tels marchés au Japon et en Corée, respectivement les 3e et 4e plus grands pollueurs du continent asiatique, est essentielle à la stratégie des Nations-Unies de lutte contre le réchauffement qui veut convaincre la Chine à s’y engager également. On le sait, l’engagement de la Chine reste un préalable à l’engagement des États-Unis.
Fatih Birol : « saying goodbye to the 2-degree target »
L’économiste en chef de l’Agence international de l’énergie (AIE), Fatih Birol, a déclaré, lors d’une conférence à Paris, qu’il était virtuellement trop tard pour les grands pays pollueurs d’atteindre la cible du 2o C. Depuis la conférence de Copenhague, l’adoption de mesures permettant de restreindre à 2 degrés C ou moins le réchauffement moyen des températures pour éviter un enchaînement irréversible de catastrophes climatiques restait pratiquement la seule cible universellement reconnue par la communauté internationale. Or M. Birol nous dit qu’à moins d’un sursaut pour le moins imprévisible, cette cible est maintenant impossible à atteindre.
« The later we move, the more difficult it will be, especially in the United States, » affirme M. Birol. « There is a lot of infrastructure being built, lots of power plants. The later we move, the more expensive it will be. »
Accusée en Équateur, la pétrolière Chevron lance une campagne d’écoblanchiment
La pétrolière Chevron, qui serait responsable d’une catastrophe environnementale de 18 milliards $ en Équateur, dépense néanmoins des millions $ en lobbying auprès des pouvoirs publics pour éviter d’avoir à payer les réparations. C’est ce que nous apprend Brad Johnson du site web WonkRoom. Au seul dernier trimestre de l’an passé, la pétrolière a dépensé davantage que ses consoeurs en lobbying auprès du Congrès : 2,9 millions, contre 2,6 millions pour Exxon et 2,2 millions pour BP. Pour l’année 2010, Chevron aurait dépensé 12,9 millions $ pour influencer les législateurs. Mais c’est moins que les 20,8 millions $ dépensés en 2009. Pour refaire son image, égratignée par ses pratiques criminelles en Équateur, Chevron lance une vaste campagne d’écoblanchiment dans laquelle elle a le culot d’affirmer « oil companies should support the communities they’re a part of. » Mais sa campagne a été tuée dans l’œuf par des ONG – Rainforest Action Network, Amazon Watch et The Yes Men – qui ont eux-mêmes lancé une fausse publicité qui reprend le slogan « We Agree » pour réclamer des réparations de Chevron !
Discussion
Pas de commentaire pour “Nouvelles sur les changements climatiques : semaine du 7 mars”