Le mécontentement des populations s’est traduit par un taux d’abstention record aux dernières élections européennes. Les résultats, en France et en Europe, font pencher à droite l’ensemble du Parlement européen et posent un défi majeur à la gauche traditionnelle qui n’est pas capable de faire avancer l’Europe sociale.
Même si plusieurs, en raison de la crise actuelle, s’attendaient à une poussée de la gauche en France, on a plutôt eu une confirmation du pouvoir de la droite devant l’éclatement du « peuple de gauche » : les conservateurs et les populistes progressent sensiblement en pourcentages et en sièges, la gauche radicale (GUE) passe de 41 à 33 sièges et les sociaux-démocrates en perdent une vingtaine. L’autre victoire est celle du groupe des Verts/ALE qui passe de 42 à 51 députés
Mais le fait le plus marquant c’est l’abstention qui bat tous ses records, les uns après les autres, quel que soit le type d’élection (exception faite de la présidentielle de 2007). A proprement parler, cependant, le rapport des forces politiques n’est pas bouleversé par les élections européennes, qui de toute façon représente un niveau de pouvoir supérieur sans les moyens d’agir. Si la gauche se tasse légèrement depuis 2004, il en est de même pour la droite dans son ensemble. Ce qui change, ce sont les équilibres internes aux deux camps. Tandis que l’hégémonie confirmée de l’UMP redistribue les cartes en faveur d’une droite gouvernementale, la gauche ne parvient à s’unir sous une bannière de changement.
Mais Daniel Cohn-Bendit a, quant à lui, réussi son défi à la tête de la liste écologiste : 16,28% de votes et 14 élus, manquant d’un cheveu de coiffer le PS sur le poteau (16,48%). La situation est assez différente des élections européennes de 2004 : c’est la droite qui est au pouvoir derrière Nicolas Sarkozy, le Parti socialiste n’a jamais semblé aussi loin de ce même pouvoir, l’écologie est devenue un thème incontournable du débat politique et les Verts ont su taire leurs querelles et s’ouvrir en grand à différents mouvements et personnalités.
« Est-ce suffisant, comme se le demande Laurent Bouvet, pour offrir au talent politique de Daniel Cohn-Bendit une réelle perspective ? Pour faire de lui, par exemple, l’artisan de la reconstruction d’une gauche de gouvernement capable de faire pièce le moment venu à la droite sarkozyste ? Au-delà, est-ce que l’heure est à un bouleversement profond et durable du paysage politique… à gauche ? Un tel changement peut-il avoir lieu à partir des thèmes défendus par cette gauche à la fois sociale-libérale, libertaire et écologiste ?
Pour Bouvet, il y a autant de raisons de dire oui que de dire non à ces questions…
On peut trouver tous les résultats des dernières élections européennes, pays par pays, sur le site suivant.
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