Les Premiers ministres des provinces et des territoires se sont réunis à Régina, au début d’août, dans le cadre du Conseil de la fédération. Ils y ont, entre autres choses, discuté des efforts du Canada pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le réchauffement de la planète.

Tous les secteurs industriels et toutes les provinces doivent faire leur juste part pour réduire leurs émissions de GES responsables des changements climatiques. C’est pourquoi, à la demande de plusieurs groupes écologistes, parmi lesquels on compte Greenpeace, Nature Québec, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, la Fondation David Suzuki et Équiterre, on aurait souhaité que les provinces fassent front commun pour inciter le gouvernement de Stephen Harper à réduire davantage les émissions de GES au pays. Ces groupes dénoncent notamment l’appui du gouvernement fédéral à l’industrie des sables bitumineux de l’Alberta.

Comme on pouvait s’y attendre, ces efforts ont complètement été paralysés par l’opposition de l’Alberta à tout ce qui ralentirait le développement de l’industrie des sables bitumineux, l’une des industries énergétiques les plus polluantes au monde, et la principale cause de la croissance des émissions de gaz à effet de serre au Canada.

Le gouvernement du Premier ministre Stephen Harper se dit prêt à mettre en place un marché du carbone, pour encadrer les émissions des grands secteurs industriels. Mais ce marché a été conçu sur mesure pour la clientèle conservatrice de l’Ouest du Pays. Il accorde un traitement démesurément favorable à l’industrie des sables bitumineux, pour lui permettre de croître et d’augmenter ses émissions, qui devraient incidemment tripler d’ici 2020. Ça veut tout simplement dire que tous les autres secteurs devront réduire encore davantage leurs émissions pour compenser ce traitement de faveur donné à l’Alberta et aux sables bitumineux. Et tous les Canadiens devront payer pour ces efforts supplémentaires, alors que l’Alberta continuera à engranger des bénéfices pharamineux de l’exploitation de ce pétrole sale.