Dans trois billets séparés, le site progressiste étatsunien WonkRoom a présenté les politiques réactionnaires des nouveaux élus républicains du Tea Party dans les États où ils sont maintenant aux commandes. Dans l’un de ses billets, on présente les mesures de nature économique favorables aux entreprises. Dans un autre, l’emphase est mise sur les mesures qui auront comme impact de faire croître les inégalités de revenu de la population. Enfin le dernier billet présente les mesures ayant un impact négatif sur l’environnement.
Je désire regrouper ici, en vrac, ce qui a été votés ou déposés en chambre dans deux États – Ohio et Maine – conduits par un gouverneur extrémiste du Tea Party. Je crois que ça permet d’illustrer ce que l’on pourrait éventuellement voir dans un Canada gouverné majoritairement par des conservateurs.
En Ohio, le gouverneur John Kasich a déposé les politiques suivantes afin de réduire le déficit de 8 milliards $ des finances publiques : couper les dépenses d’éducation de 25 %, réduire les financements de l’État de 427 millions $ aux garderies, de 15,9 millions $ au programme pour enfants ayant des besoins spéciaux, de 12 millions $ aux hôpitaux pour enfants et de 1 million $ aux banques alimentaires. En même temps, le gouverneur veut non seulement revenir avec le projet de baisse d’impôts des familles les plus riches, que le gouverneur démocrate précédent avait bloqué, mais en plus baisser les taxes des entreprises actives dans l’industrie du pétrole et du gaz ainsi que révoquer les droits de succession. Mais il y a une forte opposition pour cette dernière mesure de la part des municipalités de l’État, qui en sont les principales bénéficiaires. Dans le domaine environnemental, c’est la catastrophe : alors que les gouverneurs précédents avaient limité l’exploitation des gaz de schiste dans l’État, le gouverneur républicain a introduit une loi qui ouvrirait presque sans limite les terres de l’État à cette exploitation, y compris 20 000 acres des parcs naturels de l’État.
Dans l’État du Maine, à la frontière du Québec, le nouveau gouverneur teapartier Paul LePage – probablement un descendant de l’immigration québécoise du XIXe siècle – s’inspire du même programme politique réactionnaire. Le budget qu’il a déposé dès son arrivée à la tête de l’État gèle le financement des dépenses de santé pour les familles, coupe les dépenses dans l’éducation et les infrastructures, et augmente l’âge de la retraite pour les employés de l’État. En contrepartie, il prévoit couper de 200 millions $ les taxes et impôts des entreprises et des familles les plus riches. Il le fait en augmentant le niveau en-deçà duquel les familles sont exemptées des droits de succession – de 1 million à 2 millions $. Mais en même temps il augmente l’impôt foncier, qui frappe plus durement les familles de la classe moyenne que celles aux revenus élevés. Finalement, ce gouverneur, qui a décidé que l’État du Maine se retirerait du RGGI – http://www.oikosblogue.com/?p=5518 voir un précédent billet sur le sujet – et qui a refusé le financement de l’administration Obama pour le train rapide, a plutôt décidé que le Maine sera dorénavant un État « business friendly » et, qu’en conséquence, il réformera 36 législations environnementales nuisibles aux affaires, incluant celle qui permettra d’ouvrir les 10 millions d’acres de terres publiques du nord de l’État au développement économique et celle qui obligeait les entreprises à recycler leurs produits en fin de vie.
Ce ne sont pas moins de 10 autres États dont les républicains ont pris le contrôle, soit au poste de gouverneur, soit à la chambre des représentants de l’État, dont WonkRoom documente les politiques réactionnaires. Tout semble indiquer que ça va être un véritable massacre de ce qui reste de l’État social aux États-Unis. On comprend aisément que les Québécois d’extrême droite salive face à ce carnage et relève la tête pour réclamer qu’eux aussi aient droit de participer au festin…
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