L’auteur invité est l’Alliance sociale.
L’Alliance sociale estime que le plan d’action sur les véhicules électriques proposé hier par le gouvernement Charest est loin d’être suffisant pour effectuer une véritable transition vers une économie « verte ».
« Le réchauffement climatique est l’enjeu le plus important du 21e siècle, ne serait-ce que parce qu’il a une incidence d’une manière ou d’une autre sur l’ensemble des activités humaines. Ce problème nous force, que nous le souhaitions ou non, à revoir le fonctionnement de la société et de l’économie tel qu’il existe actuellement », indiquent les porte-parole de l’Alliance.
Lors des consultations prébudgétaires, l’Alliance sociale a indiqué au gouvernement qu’il devrait mettre à profit la disponibilité d’énergie renouvelable au Québec pour accélérer l’électrification des transports collectifs dans le but de réduire la dépendance au pétrole de l’économie québécoise et de soutenir le développement de l’industrie québécoise de la fabrication d’équipements de transport collectif.
Pour l’Alliance sociale, l’accélération des changements climatiques nous force à accélérer la transition vers une économie durable, moins intensive en gaz à effet de serre (GES). Cela passe évidemment par une transformation du système productif où les énergies renouvelables se substitueront progressivement aux hydrocarbures. Cela doit aussi se traduire par une politique industrielle qui favorise l’émergence de nouvelles industries vertes, notamment dans le secteur manufacturier. Cela passe aussi par un appui aux grandes sociétés de transport collectif. Or, dans le contexte des choix budgétaires faits récemment par le gouvernement, l’Alliance doute de sa capacité à avancer en cette matière.
Électrification du transport collectif
Les grandes villes du Québec ont plusieurs projets d’électrification de transports collectifs dans leurs cartons. Le problème, c’est que ceux-ci sont réalisés au compte-goutte, faute de financement suffisant. Le financement du transport collectif et, encore, plus de son électrification est très largement inférieur au financement du réseau routier. Pourtant, ces projets ont le potentiel de contribuer de manière importante à la réduction des GES et au développement économique au Québec.
L’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) a estimé l’impact qu’aurait l’accélération de huit projets d’électrification existants et prévus s’ils étaient réalisés simultanément dans le cadre d’un vaste programme d’investissement. Globalement, ces projets donneraient lieu à des investissements d’un peu plus de 7 milliards de dollars, à la création de 50 000 emplois et à une valeur ajoutée totale de 4,2 milliards de dollars (dont 2,3 milliards seraient versés en salaires). Au-delà des chiffres, un tel programme d’investissement aurait un effet structurant sur l’industrie québécoise de la fabrication d’équipements de transport collectif. À terme, ce virage accéléré vers les transports collectifs améliorerait la balance commerciale du Québec, du fait de la réduction des importations de pétrole (17 milliards de dollars en 2008). Il va sans dire que la productivité globale de l’économie serait améliorée à la suite de la diminution de la congestion dans les grands centres urbains.
Pour les porte-parole de l’Alliance sociale, le plan d’action sur les véhicules électriques est certes un pas dans la bonne direction, mais le gouvernement n’annonce malheureusement rien de structurant à long terme pour l’électrification des transports collectifs interrégionaux et dans les grandes villes, pierre d’assise de toute politique d’autonomie énergétique.
On peut lire le texte au complet sur le site de l’Alliance sociale
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