Il faut rester extrêmement vigilant face à la volonté inébranlable de l’industrie du gaz et du pétrole à prendre tous les moyens pour parvenir à leurs fins. Aux États-Unis, l’industrie fait appel aux politiciens qu’elle soudoie finance avec générosité depuis des années. C’est ainsi que, dans la foulée de l’enquête menée par le New York Times et des incidents récents qui sont survenus avec l’exploitation des gaz de schistes, le sénateur républicain Jim Inhofe, que le site Think Progress nomme le négationniste-en-chef du Sénat, a monté aux barricades pour défendre l’industrie et nier les impacts environnementaux découlant de ses activités. Mais au cours de la dernière élection, le négationniste-en-chef du Sénat aurait reçu 450 000 $ de l’industrie du gaz et du pétrole, dont une partie importante provenant de la famille Koch.
Pourtant, les preuves s’accumulent. Le célèbre magazine Vanity Fair publiait l’an dernier un long article sur le drame des rivières de la Pennsylvanie, dont le Delaware qui serait devenu en quelques années l’une des rivières les plus dangereuses des États-Unis en raison de l’explosion du nombre de puits (près de 40 000) pour extraire du gaz par fractionnement. Des centaines de millions de gallons de produits toxiques, voire cancérigènes, auraient été injectés, et en partie seulement récupérés et « traités », dans le sous-sol de l’État.
Il y a quelques semaines c’est un puits de gaz dans le comté de Bradford (Pennsylvanie), opéré par la firme Chesapeake Energy qui a déversé 30 000 gallons d’eau contaminé de produits chimiques dans la nature puis dans la rivière Susquehanna située non loin des opérations. Chesapeake Energy a dû cesser les opérations de tous ses puits dans l’État. Mais c’est maintenant l’État voisin, le Maryland, qui prépare une poursuite contre la firme responsable puisque la rivière Susquehanna alimente la Chesapeake Bay du Maryland.
Dans ce contexte, les Démocrates ont décidé de déposer à la Chambre des représentants le rapport final d’une enquête portant sur le premier inventaire national des produits chimiques utilisés par l’industrie lorsqu’elle utilise la méthode de fractionnement hydraulique. Le rapport dévoile que parmi ces produits on en trouve 29 qui sont connus comme des produits cancérigènes ou qui sont listés comme dangereux pour la santé humaine ou dangereux pour l’environnement. Il souligne qu’entre 2005 et 2009, une douzaine de firmes ont déversé pas moins de 780 millions de gallons de produits contenant 750 différents composés chimiques !
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