À l’occasion du dévoilement de son plus récent bilan annuel lors d’une conférence au Luxembourg, le directeur exécutif de l’AIE, Nobuo Tanaka, a averti ses convives que « The age of cheap energy is over ». L’exploitation future des énergies fossiles va demander des investissements de plus en plus importants, amenant ainsi de nouvelles opportunités dans le domaine de l’efficacité énergétique, des énergies renouvelables et des véhicules avancées.
« The only question now is, s’est demandé M. Tanaka, will the extra rent from dearer energy go to an ever smaller circle of producers, or will it be directed back into the domestic economies of the consumers, with the added benefits of increased environmental sustainability ? »
La présentation de M. Tanaka reposait sur les scénarios de politique proposés dans le World Energy Outlook 2010 de l’AIE – pour la version courte en français du document on clique ici – dont celui qui proposait que d’ici 2035, 75 % des sources actuelles d’énergie fossiles soient remplacées par des énergies alternatives en raison de l’épuisement de ces sources. Cela représente l’équivalent de 50 millions de barils de pétrole par jour, soit quatre fois les capacités actuelles de l’Arabie Saoudite ! À cela il faut ajouter l’augmentation des besoins des pays émergents, soit l’équivalent d’un autre 15 millions de barils par jour. Or, l’AIE prévoit qu’une partie importante de ces sources alternatives proviennent de gaz ou pétrole non conventionnel, c’est-à-dire les gaz ou les huiles de schiste ! Ces questions seront au cœur du prochain World Energy Outlook 2011 qui sera dévoilé cet automne.
Mais récemment, l’AEI a aussi dévoilé le premier Rapport d’étape sur les progrès des énergies vertes. Bien que ce rapport montre que les progrès réalisés dans le domaine des énergies renouvelables et des véhicules avancés soit considérable, ils ne seraient pas suffisants pour neutraliser le progrès des énergies fossiles.
Globalement, la puissance éolienne installée atteignait 190 Gigawatts (GW) en 2010, soit plus de 10 fois les 17 GW qu’on produisait sur la planète à la fin de 2000. Mais alors que le taux de croissance moyen de la puissance installée aurait été de 2,7 % par année depuis 1990, l’AIE estime que pour réduire de moitié les émissions du secteur de la production électrique d’ici 2050, il faudrait doubler la part des énergies renouvelables d’ici 2020, c’est-dire avoir un taux de croissance annuel moyen de près de 10 %.
Selon ce rapport, les pays vraiment responsables dans ce domaine doivent couper définitivement les subventions aux énergies fossiles, mais aussi accélérer pendant au moins dix ans la production d’énergies vertes et de voitures moins énergivores. À part l’Europe et la Chine, où sont donc ces pays…
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