Le rôle des systèmes nationaux de sécurité sociale est fondamental dans le contexte actuel. C’est l’investissement le plus important, qui permet à la fois d’assurer la cohésion sociale et la stabilité politique, tout en étant un pré-requis pour encourager l’entrepreneuriat privé et collectif créateur d’emplois et de richesses nationales. Or la crise financière a fragilisé dans de nombreux pays ces systèmes, alors qu’ils représentent les outils les plus efficaces pour réduire les inégalités.
Selon un sondage réalisé par l’Association internationale de sécurité sociale (AISS), auprès de 47 organismes de sécurité sociale de toutes les régions du monde, ces derniers mois ont été marqués par une croissance économique négative qui s’est accompagnée d’une baisse brutale de leurs moyens d’agir.
Nous le savons, la crise financière et économique s’est traduite par une forte augmentation des taux de chômage partout dans le monde : en janvier, la zone OCDE comptait 6 millions de chômeurs de plus que l’année précédente. D’après les prévisions du BIT, l’augmentation du chômage au niveau mondial pourrait se situer dans une fourchette allant de 210 millions à 239 millions en 2009.
D’après l’enquête de l’AISS, nous cheminons aussi vers une crise sociale d’envergure : les recettes de la sécurité sociale ont sensiblement baissé sous l’effet de la crise dans la mesure où la majorité des pays qui ont participé à l’enquête ont confirmé une perte de revenu, due essentiellement à une diminution des cotisations et des revenus des investissements, à une baisse des subventions publiques et des subventions entre les régimes.
Les principales caisses de sécurité sociale associées aux programmes publics de sécurité sociale ont obtenu des résultats négatifs en matière d’investissements et estiment les pertes combinées totales à 225 milliards de dollars pour 2008. Pour certaines, la perte représente pas moins de cinq années de revenus d’investissements et près de 25 pour cent de la valeur nette de leurs avoirs. Parmi les pires résultats, le régime public québécois de retraite (RRQ – 26,4 %) n’est dépassé que par celui de l’Irlande (- 29,5 %).
L’étude signale, à juste titre, que les travailleurs devraient s’inquiéter de la chute de la valeur de l’épargne relevant de systèmes privés de retraite. Len effet, selon l’OCDE, la moins-value des actifs des plans de pension privés au cours de l’année 2008 est passée de 5 mille milliards de dollars en octobre à 5,4 en décembre. Le fonds de pension moyen aurait eu un taux de rentabilité négatif de 23 pour cent sur l’année.
Tout ça parce que nous nous sommes laisser gouverner par des dirigeants qui privilégiaient la liberté absolue des flux commerciaux et financiers, à la spéculation tous azimuts et à l’euphorie des marchés. Qui paiera pour tout ça ? Ce devrait être le 5 % de la population qui en a le plus profité.
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