Communiqué – Une étude menée par le Forum Urba 2015 de l’UQAM pour la coalition pour la protection de l’île Charron constate que les contraintes du terrain, appartenant à Investissement Luc Poirier, et les coûts de développement d’un éventuel projet domiciliaire sont tels qu’ils rendent tout projet d’habitation difficile à réaliser et à rentabiliser, réduisant d’autant la valeur commerciale du terrain. « Les contraintes liées à la présence de 10 hectares de milieux humides et les coûts liés au développement du site relatifs aux infrastructures, à l’aménagement, à la mise en place des services collectifs, sans compter les impacts sur le transport et sur l’environnement doivent être pris en compte dans la négociation pour l’achat du terrain par le gouvernement du Québec afin de l’annexer au Parc national des Îles-de-Boucherville. Ce terrain est loin de la valeur prétendue par le propriétaire » estime la coalition.
La présence de 10 hectares de milieux humides sur les 20,5 hectares que compte le terrain pourrait retirer la moitié de la superficie apte à être développée. « En vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement, la présence de ces milieux humides ainsi que le recensement de la couleuvre brune dans le secteur pourrait compromettre l’obtention d’un permis de construire et représenter une contrainte majeure à tout développement pour des fins résidentielles » souligne Christian Simard, président de Nature Québec. De plus, compte tenu des règles d’urbanisme en vigueur et applicables à l’île Charron, le site pourrait accueillir un maximum de 640 unités de condominiums et non 2 500 comme le souhaite le promoteur.
L’éloignement du site accroît de façon importante les coûts des infrastructures préalables au développement. L’étude a évalué entre 28 et 37 Millions $ les coûts associés aux besoins en nouvelles infrastructures (canalisations, systèmes électriques, système de pompage d’eau potable et d’évacuations des eaux usées, décontamination, etc). Elle a également évalué à près d’un million $ annuellement les coûts minimaux liés à la desserte en services publics et à son entretien (urgence, école, santé, transport public, police), sans compter les impacts sur l’ajout de circulation automobile aux abords du pont tunnel, déjà à saturation.
« Le promoteur ne peut demander au gouvernement du Québec qu’il s’en porte acquéreur au-delà de sa valeur actualisée. Acheté en 2007 pour 6 M $, il serait déraisonnable que nous ayons collectivement à payer un prix démesuré pour acquérir ce terrain afin de l’annexer au parc des Îles-de-Boucherville. Si l’on tient compte des contraintes du site et en comptabilisant l’ensemble des coûts, on ne peut collectivement soutenir un développement domiciliaire sur l’île Charron. C’est un non-sens aux plans urbanistique, financier et environnemental, » de souligner Florence Junca-Adenot, directrice du Forum Urba 2015, UQAM.
Les membres de la coalition s’accordent pour affirmer à nouveau que « le gouvernement du Québec, dans les mois qui restent avant la fin du moratoire, doit se porter acquéreur du terrain et cela au juste prix. C’est la seule solution logique pour l’avenir. Cette étude en fait la démonstration. Les espaces verts autour de Montréal ne devraient jamais être l’objet d’une surenchère au profit des promoteurs. »
« La réalité des faits nous permet de conclure qu’un tel projet est sans avenir. Il est également en totale contradiction avec le projet de Plan métropolitain d’aménagement et de développement de la Communauté métropolitaine de Montréal, adopté en avril dernier, qui identifie l’île Charron comme un ensemble récréotouristique à valoriser », souligne Coralie Deny, directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal.
Vous pouvez consulter l’étude sur le site www.amisparcdesiles.ca. Une pétition est également en ligne à cette même adresse web afin de demander au gouvernement du Québec d’acquérir le terrain de l’île Charron à un prix raisonnable et de l’annexer au Parc national des Îles-de-Boucherville.
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