Le fossé entre les riches et les pauvres s’est creusé dans la plupart des pays de l’OCDE ces deux dernières décennies. Contrairement aux promesses du libéralisme économique tous azimuts, la mondialisation a augmenté les inégalités. Dans le contexte d’une économie mondiale en mutation profonde, davantage d’individus risquent donc d’être marginalisés si on poursuit les mêmes voies que ces dernières années.
Selon une étude produite par le service de la recherche de l’OCDE, l’inégalité des revenus était plus marquée au milieu des années 2000 qu’au milieu des années 1980. Parmi les pays étudiés, trois seulement ont échappé à cette tendance : l’Espagne, la France et la Grèce ont vu l’égalité des revenus de leur population progresser au cours des 20 années de la période étudiée.
Lorsque l’on tient compte seulement des cinq dernières années, les chercheurs de l’OCDE constatent que la pauvreté et les inégalités s’aggravent pour les deux-tiers des pays de l’OCDE, avec un groupe (Allemagne, Canada, États-Unis, Norvège) où les écarts s’accroissent de manière importante, mais où le tiers restant (Grèce, Mexique, Royaume-Uni) montre que les écarts se resserrent entre les riches et les pauvres.
De façon générale, les revenus des 10 % les plus riches des pays de l’OCDE sont en moyenne supérieur de près de neuf fois aux revenus des 10 % les plus pauvres, avec des écarts important selon les pays. Au Mexique, le ratio est de 25 fois supérieur, en Turquie de 17 fois et aux États-Unis de 16. Les écarts sont beaucoup moindres dans les pays nordiques européens (autour de cinq fois au Danemark et en Suède).
Le rapport de l’OCDE constate que ce sont les pouvoirs publics qui peuvent le plus contribuer à réduire les inégalités puisqu’avec les impôts qu’ils prélèvent et les prestations qu’ils versent, ils déterminent largement les revenus disponibles des ménages. C’est parce que les pays nordiques ont un système fiscal très progressif (ou redistributif comme le dit le rapport) qu’ils peuvent réduire les écarts.
Mais c’est d’abord le marché du travail qui crée les inégalités puisque 70 des revenus avant impôts proviennent des salaires. Or, à quelques exceptions près, c’est surtout l’écart entre les hauts et les bas revenus qui s’est creusé à partir du début des années 1990, et principalement parce que les plus hautes rémunérations ont progressé plus vite que la moyenne des revenus.
Selon l’étude, en moyenne la pauvreté serait réduite de 60 % par rapport à ce qu’elle serait sans cette redistribution de l’État. Mais en raison des politiques ultralibérales suivies par plusieurs des pays de l’OCDE, nous ne sommes pas surpris des conclusions selon laquelle l’impact de la fiscalité sur la pauvreté et les inégalités se serait réduit au cours des dix dernières années.
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