Communiqué de Statistique Canada. En 2010, les taux d’admissibilité aux prestations ordinaires d’assurance-emploi ont diminué comparativement à 2009, année au cours de laquelle le Canada était en repli économique. Le taux d’admissibilité a reculé chez les hommes et chez les jeunes de 15 à 24 ans, mais n’a pas varié chez les femmes.
En 2010, 913 000 chômeurs avaient cotisé au programme d’assurance-emploi, en baisse par rapport à 1,04 million l’année précédente.
De ces 913 000 chômeurs, environ 746 000 ont connu une cessation d’emploi qui répondait aux critères du programme. De ces personnes, 626 000, soit 83,9 %, étaient admissibles aux prestations ordinaires d’assurance-emploi parce qu’elles avaient travaillé un nombre d’heures suffisant. Ce taux était plus faible que celui de 86,2 % enregistré en 2009, mais comparable à ceux observés avant le ralentissement économique.
Le reste, environ 120 000 personnes ou 16,1 %, n’avaient pas accumulé suffisamment d’heures assurables pour être admissibles aux prestations ordinaires d’assurance-emploi.
En outre, en 2010, 167 000 chômeurs cotisant au régime d’assurance-emploi, soit 18,2 %, avaient quitté leur emploi pour une raison jugée non valable aux termes du programme. Par conséquent, ils n’avaient pas droit aux prestations ordinaires. Cette proportion était semblable à celle de 2009, mais plus faible que celles observées avant le repli du marché du travail.
La proportion de non-cotisants est plus élevée en 2010 qu’au cours des années antérieures
En 2010, les deux principales raisons de ne pas avoir cotisé à l’assurance-emploi étaient le fait d’avoir un emploi non assurable (c.-à-d. un travail autonome) ou de ne pas avoir travaillé au cours des 12 derniers mois (y compris ceux qui n’ont jamais travaillé).
Des 1,41 million de chômeurs que comptait le Canada en 2010, 35,3 % n’avaient pas cotisé au programme d’assurance-emploi et, par conséquent, n’étaient pas admissibles à des prestations ordinaires.
La proportion de non-cotisants de 35,3 % enregistrée en 2010 était supérieure à celles observées de 2003 à 2009, principalement en raison d’un accroissement important du nombre de chômeurs n’ayant pas travaillé au cours des 12 mois précédents, soit durant le repli du marché du travail et le début de la période de redressement. Selon l’Enquête sur la population active, 11,5 % des chômeurs n’avaient pas travaillé pendant au moins une année en 2010, en hausse par rapport à 7,5 % en 2009.
Admissibilité à l’assurance-emploi est inchangée chez les femmes, mais en baisse chez les hommes
Des 746 000 chômeurs qui ont cotisé au régime d’assurance-emploi et qui avaient un motif valable de cessation d’emploi en 2010, 477 000, soit 64,0 %, étaient des hommes. En 2010, 83,6 % de ces hommes étaient admissibles aux prestations ordinaires d’assurance-emploi, taux en baisse par rapport à 87,3 % en 2009.
Des 269 000 femmes au chômage qui cotisaient au régime et qui avaient un motif valable de cessation d’emploi, 84,4 % étaient admissibles aux prestations ordinaires d’assurance-emploi en 2010, soit la même proportion qu’un an auparavant.
Des femmes qui cotisaient au régime d’assurance-emploi, 22,7 % avaient quitté leur emploi pour une raison qui les rendait inadmissibles aux prestations ordinaires, comparativement à 15,5 % d’hommes. Cette différence entre les hommes et les femmes avait également été observée en 2009.
De plus, 16,4 % des hommes au chômage, qui avaient cotisé au régime et qui avaient un motif valable de cessation d’emploi, n’avaient pas accumulé un nombre suffisant d’heures assurables, contre 15,6 % des femmes. Cette situation diffère de celle observée de 2003 à 2009, alors que les femmes au chômage étaient proportionnellement plus nombreuses que les hommes à ne pas avoir accumulé suffisamment d’heures assurables.
En 2010, 40,4 % de femmes au chômage n’avaient pas cotisé au régime d’assurance-emploi comparativement à 31,7 % de leurs homologues masculins. La proportion de femmes était plus élevée parce que celles-ci étaient plus susceptibles de ne pas avoir eu d’emploi rémunéré au cours des 12 derniers mois. La proportion d’emplois non assurables était semblable chez les femmes et chez les hommes.
Les jeunes sont moins susceptibles d’accumuler suffisamment d’heures assurables
En 2010, 48,4 % des jeunes de 15 à 24 ans ayant un motif valable de cessation d’emploi étaient admissibles aux prestations ordinaires d’assurance-emploi, taux plus faible qu’en 2009 (62,8 %) et qu’en 2008 (51,9 %).
Le taux observé chez les jeunes était également nettement inférieur à celui observé chez les travailleurs de 25 à 44 ans ou chez ceux de 45 ans et plus, car un moins grand nombre de jeunes avaient accumulé un nombre suffisant d’heures assurables.
Comparativement aux autres groupes d’âge, en 2010, les jeunes étaient proportionnellement plus nombreux à ne pas avoir droit à des prestations d’assurance-emploi parce que leur motif de cessation d’emploi n’était pas valable, ce qui avait aussi été constaté au cours des années précédentes. L’écart par rapport aux autres groupes d’âge tient surtout au fait qu’un grand nombre de jeunes ont quitté le marché du travail pour reprendre des études.
De tous les jeunes chômeurs en 2010, 44,4 % n’avaient pas cotisé au régime d’assurance-emploi, principalement parce que bon nombre d’entre eux n’avaient pas occupé d’emploi rémunéré au cours des 12 derniers mois. Cette proportion, qui est la plus élevée enregistrée de 2003 à 2010, reflète les difficultés d’emploi des jeunes durant et après le repli du marché du travail.
L’admissibilité à l’assurance-emploi est en baisse dans la plupart des provinces comparativement à 2009
Entre 2009 et 2010, la proportion de cotisants au chômage ayant un motif valable de cessation d’emploi a diminué dans toutes les provinces, sauf en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. En 2010, les taux variaient entre 77,7 % en Colombie-Britannique, taux le plus faible dans cette province depuis 2005, et 94,3 % en Nouvelle-Écosse.
Les provinces affichant les proportions les plus élevées de cotisants au chômage sans motif valable de cessation d’emploi étaient la Saskatchewan (22,2 %) et le Manitoba (21,2 %). Les provinces de l’Atlantique étaient celles où les proportions étaient les plus faibles.
En 2010, 43,4 % des travailleurs au chômage en Ontario n’avaient pas cotisé au régime d’assurance-chômage, soit la proportion provinciale la plus élevée. La grande majorité de ces non-cotisants n’avaient pas travaillé au cours des 12 derniers mois. L’Alberta, où le taux de non-cotisants était de 37,9 %, occupait le deuxième rang, tandis que les provinces de l’Atlantique affichaient les taux les plus faibles.[…]
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