À la suite de l’annonce d’une nouvelle augmentation des cotisations à l’assurance médicaments, qui entrera en vigueur le 1er juillet, l’Union des consommateurs et plusieurs autres associations de défense des droits unissent leurs voix pour demander un régime public universel d’assurance médicaments au Québec. Ils dénoncent le fait que le régime hybride actuel, public-privé, contribue à la croissance incontrôlée des coûts de la santé sans pour autant assurer à la population québécoise un accès raisonnable et équitable aux médicaments.
Selon un mémoire sur l’assurance médicaments de l’Union des consommateurs, les iniquités du système hybride d’assurance médicaments sont nombreuses. Mais en plus, tant dans le régime public que chez les assureurs privés, on assiste à une flambée incontrôlée des coûts qui met en péril l’accès au médicament pour les ménages les plus pauvres. L’Union des consommateurs rappelle d’ailleurs que le prix des médicaments explique en bonne partie la croissance des coûts de santé au Québec.
Le régime hybride québécois comporte plusieurs défauts majeurs, selon l’Union des consommateurs. D’abord, la portion d’adhérents au régime public qui ne bénéficie pas de la gratuité se partage des coûts disproportionnés, gonflés par le fait qu’une part importante de cette clientèle est plus malade et consomme donc plus de médicaments que la moyenne (personnes âgées, personnes sans emploi, bas salariés, travailleurs à statut précaire, personnes atteintes de maladie chronique, etc.). Cette situation fait en sorte que les adhérents au régime public ont subi des hausses de prime annuelle de plus de 334 % en 13 ans, sans compter les hausses de la franchise, de la coassurance et de la contribution mensuelle maximale, ni le fait que la liste des médicaments non couverts ne cesse de s’allonger. De plus, le mode de fixation de la contribution des bénéficiaires manque nettement de progressivité, le seuil de revenu à partir duquel la prime maximale est exigible (585 $ avec la nouvelle hausse) n’étant fixé qu’à 22 000 $.
Le résultat est que le fardeau croissant du régime public, dû notamment au vieillissement de la population, condamne le gouvernement à devoir imposer, année après année, des hausses de contribution des assurés qui dépassent de loin l’inflation et la capacité de payer des assurés. Il s’agit d’une situation intenable. Mais, selon ces associations, les régimes privés d’assurances collectives, avec un marché globalement plus en santé que la population en général, ne seraient pas pour autant plus avantageux pour leurs assurés. Les coûts sont, là aussi, en forte croissance et représentent un fardeau de plus en plus important pour les entreprises.
L’Union des consommateurs et ses partenaires souhaitent relancer le débat pour un régime entièrement public, tel que le recommandait le rapport Gagnon en 1995. Selon ces organismes, un régime public permettrait de diminuer les coûts pour tous (assurés, employeurs et gouvernement) du fait que tous les employeurs seraient appelés à cotiser au régime, que la rémunération des pharmaciens serait plafonnée et que l’État disposerait de meilleurs moyens de contrôle sur les coûts d’achat et sur l’usage optimal du médicament.
Le régime actuel ne nous incite pas à adhérer à un régime de vie sain. Les gens se disent, pas grave, si l’on est malade, c’est l’assurance qui paie!
L’assurance-médicament devrait être facultative!… tout comme l’assurance-habitation, l’assurance-vie ou l’assurance-auto pour ses propres domages.