Le prochain sommet du G20 aura lieu à Cannes les 3 et 4 novembre prochains. Présidé par le président français, le sommet abordera évidemment les enjeux actuels de relance de l’activité économique mondiale, mais il est aussi prévu que les dirigeants des 20 plus grands pays du monde, qui représentent 80 % du PIB mondial, se prononceront sur sur de nouvelles mesures de régulation de la finance, dont la mise en place d’instruments financiers innovants, telle que la taxe sur les transactions financières.
C’est dans cette perspective que le WWF France, en collaboration avec le WWF International, se prépare pour profiter de l’occasion pour faire connaître trois grandes séries de propositions. Tout d’abord, sur la mise en place de financements innovants, le WWF demande au G20 de nouveaux mécanismes de financement innovant pour le climat, le développement et la biodiversité.
« La taxation des ‘bunkers’ des secteurs maritime et aérien représente à elle seule un potentiel de 6 à 12 milliards de dollars par an. Pour parvenir à mobiliser les 100 milliards de dollars par an promis lors du sommet de Copenhague, les pays développés doivent mobiliser des sources de financement complémentaires, avec en particulier une taxe sur les transactions financières. »
Sur ce dernier point, le contexte semble favorable. Selon l’analyse qu’en fait Christian Chavagneux, du magazine Alternatives Economiques, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont donc décidé, sur cet enjeu d’instaurer une taxe sur les transactions financières, de passer du discours aux actes puisque les conditions concrètes de mise en œuvre (périmètre, taux) vont bientôt être proposées à l’UE. Même s’il ne faut pas avoir de très grandes attentes sur les effets d’une telle taxe sur les soubresauts de la finance spéculative, elle permettrait de faire contribuer le secteur financier à la résolution de certains enjeux internationaux. Mais Christian Chavagneux rappelle que les opposants à cette mesure sont nombreux.
Les propositions avancées par la Commission européenne pour les pays de l’Union comprennent une taxe de 0,1 % des transactions sur actions et obligations et à un minuscule 0,01 % sur celles portant sur les produits dérivés. Au total, ces diverses taxes pourraient rapporter un peu plus de 50 milliards d’euros, selon les estimations de la Commission. Mais Londres freine le projet. Icap, une société de la City, aurait même menacé de quitter le pays et l’Union européenne si ce projet était mis en œuvre…
L’autre grande série de propositions concerne la réforme des subventions aux énergies fossiles et la nécessité d’investir massivement dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, le climat et le soutien aux pays en développement, à garantir l’accès à l’énergie pour tous et un approvisionnement en énergie entièrement renouvelable d’ici 2050. Dans ce domaine, encore une fois le Canada fait partie des États voyous puisqu’il subventionne l’exploration et l’exploitation des énergies fossiles, et la pire d’entre-toutes : celle extraite des sables bitumineux. Espérons que le WWF dénoncera explicitement cette situation.
Enfin, le WWF incite le G20 à prendre le leadership en matière d’économie verte et à adopter de nouveaux indicateurs de durabilité reflétant les trois piliers du développement durable : par exemple, l’adoption des indicateurs de performance environnementale aux côtés des indicateurs « classiques » tel le PIB (un indicateur sur les émissions de CO2, sur l’eau, sur la biodiversité, etc.) ; investissement dans des politiques qui favorisent la création d’emplois verts ; mise en place des plateformes intergouvernementales afin d’assurer une meilleure gouvernance environnementale et de permettre une coordination des décisions entre les différents ministères.
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