Étude de Statistiques Canada. Le patrimoine naturel du Canada, qui correspond à la valeur monétaire de certains stocks de ressources naturelles et de terres, se chiffrait à environ 3 billions de dollars en 2009, comparativement à un peu moins de 1 billion de dollars en 1990.
Le patrimoine naturel se compose des terres, du bois d’oeuvre, des réserves connues des ressources énergétiques et des ressources minérales. Les ressources énergétiques comprennent le gaz naturel, le pétrole brut, le bitume brut et le charbon. Les ressources minérales comprennent l’or, le nickel, le cuivre, le zinc, le plomb, le fer, l’uranium, la potasse et les diamants. Certains autres stocks de ressources naturelles, comme le poisson et la faune, l’eau, les zones humides et les parcs ne font pas l’objet d’une évaluation pour le moment.
En 1990, la valeur par habitant du patrimoine naturel s’établissait à 33 000 $. Ce montant atteignait environ 89 000 $ en 2009, en grande partie en raison de la hausse des prix.
À titre de comparaison, la valeur correspondante du patrimoine produit (qui comprend les bâtiments résidentiels et non résidentiels, les machines et le matériel, les biens de consommation durables et les stocks), qui était de 68 000 $ par habitant en 1990, a augmenté pour s’établir à 130 000 $ par habitant en 2009.
Ressources naturelles : tendances
Au fil du temps, la valeur des actifs de ressources naturelles fluctue davantage que les actifs produits. Cela tient à différents facteurs, en particulier la volatilité des prix des ressources naturelles sur les marchés mondiaux. La plupart des prix des ressources naturelles sont établis en fonction de l’offre et de la demande mondiale. En outre, les réserves physiques des ressources peuvent varier quand les prix changent.
Entre 1990 et 2009, la valeur des actifs de ressources naturelles a diminué à plusieurs reprises. La première baisse est survenue au début des années 1990, en raison d’une récession qui s’est produite en Amérique du Nord. Il y a eu une deuxième baisse en 1998, à la suite de la crise financière en Asie de l’Est. Enfin, il y a eu une troisième baisse au début des années 2000 lors du ralentissement économique qui a suivi les événements du 11 septembre 2001.
Depuis 2000, ce sont les ressources énergétiques qui ont contribué le plus à la valeur globale des actifs des ressources naturelles, mais ce sont également celles-ci qui ont affiché la plus forte volatilité.
Les actifs des ressources minérales sont demeurés relativement stables de 1990 à 2002. Entre 2003 et 2008, il y a eu une augmentation marquée de la valeur des actifs minéraux en raison de la hausse des cours mondiaux des ressources minérales. Cela a eu un effet incitatif sur les activités d’exploitation et de développement et de découverte de nouveaux gisements.
Les sables bitumineux dominent le patrimoine en ressources énergétiques
Jusqu’en 2005, le gaz naturel était, parmi les ressources énergétiques, celle dont la valeur était la plus élevée. Toutefois, depuis 2006, ce sont les sables bitumineux qui arrivent au premier rang à cet égard, principalement en raison de l’accroissement des réserves.
Les sables bitumineux du nord de l’Alberta contiennent de vastes quantités de bitume brut; il s’agit de l’un des plus importants gisements d’hydrocarbures de la planète.
En 1990, la valeur du bitume brut tiré des sables bitumineux représentait 19 milliards de dollars, soit 13 % de la valeur du patrimoine en ressources énergétiques. En 2009, ce chiffre était 23 fois plus élevé, atteignant 441 milliards de dollars, ce qui est supérieur à la valeur combinée du charbon, du pétrole brut et du gaz naturel.
En 1990, les réserves de sables bitumineux en exploitation totalisaient environ 500 millions de mètres cubes; en 2008, ce chiffre atteignait 4 300 millions de mètres cubes, soit huit fois plus, en raison du perfectionnement des technologies d’extraction, de la découverte de nouveaux gisements et de l’augmentation de la demande mondiale de pétrole brut.
Part des émissions des gaz à effet de serre au Canada qui sont attribuables aux ménages
Entre 1990 et 2007, les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées à la consommation des ménages ont augmenté de 15 % pour atteindre 329 mégatonnes. (Dans la présente étude, les GES comprennent le dioxyde de carbone, l’oxyde d’azote et le méthane.) Au total, 45 % des émissions de GES au Canada en 2007 ont été produites par les ménages.
En dépit de cette augmentation, l’intensité des émissions découlant de la consommation des ménages a diminué. Les émissions de GES associées à chaque dollar dépensé par les ménages avaient diminué de 29 % en 2007 par rapport à 1990.
La consommation énergétique des ménages par dollar dépensé était de 25 % moins élevée en 2007 qu’en 1990.
L’une des raisons expliquant cette baisse de l’intensité des émissions est la transition vers des combustibles plus propres, comme le gaz naturel, à la fois par les ménages et par l’industrie. Ce changement aide à mieux comprendre pourquoi l’intensité des émissions des ménages a diminué davantage que l’intensité de leur consommation énergétique.
Dépenses visant à réduire les répercussions industrielles
En 2008, les entreprises canadiennes ont dépensé 9,1 milliards de dollars au chapitre de la protection de l’environnement, en hausse de 5,3 % par rapport à 2006.
La part de ces dépenses ayant été engagée par l’industrie de l’extraction de pétrole et de gaz naturel s’est chiffrée à près de 2,9 milliards de dollars, soit près du tiers du total (32 %). Venaient ensuite l’industrie de la production et du transport d’électricité (14 %) et celle des métaux de première transformation (13 %).
À l’échelon provincial, c’est l’Alberta qui se classe au premier rang en ce qui a trait aux dépenses de protection environnementale engagées par les entreprises, ces dépenses représentant 34 % du total pour l’ensemble du pays. Les dépenses en question ont surtout été effectuées dans l’industrie de l’extraction de pétrole et de gaz.
L’Ontario (24 %) et le Québec (16 %) suivaient, ayant surtout effectué des dépenses de protection environnementale dans les industries de la production d’électricité et des métaux de première transformation.
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