Selon les fabricants, malgré la situation économique difficile du secteur, ce sont les ventes de véhicules consommant moins d’essence qui restent les plus populaires. Cette tendance vient appuyer l’affirmation mainte fois répétée par les progressistes et les écologistes d’ici et d’ailleurs : des normes plus élevées devraient, à terme, créer plus d’emploi. Ce message, à l’exacte opposée de la propagande hystérique de la droite républicaine aux États-Unis, est très bien explicité par la campagne actuelle du Ceres sous le slogan More Jobs Per Gallon. Le Ceres regroupe des représentants des mouvements écologiste, syndical et de la finance responsable pour trouver des solutions aux enjeux d’un développement durable.
La campagne du More Job Per Gallon vise à appuyer les initiatives de l’administration Obama pour imposer de nouveaux standards de consommation d’essence de l’industrie automobile étatsunienne pour la période 2017-2025. Selon le Ceres, une nouvelle norme de 60 milles par gallon (4 litres au 100 km) ferait économiser 152 milliards $ aux automobilistes en 2030 (pour cette seule année-là) et permettrait de créer 700 000 emplois.
Dans son éditorial au New York Times, Paul Krugman n’affirme rien d’autre : l’imposition de nouvelles normes environnementales implique que les entreprises investissent massivement pour changer leurs équipements, ce qui débouche sur un effet immédiat sur la demande. Bien sûr, dit-il, cela coûte cher aux entreprises; mais c’est exactement ce qu’il faut faire pour que les entreprises, qui sont actuellement assis sur une masse énorme de capitaux qu’ils utilisent de façon improductive – rachat d’actions, généreux dividendes, spéculation –, dépensent ces capitaux de façon plus productive pour l’économie des États-Unis.
Critiquant extrêmement sévèrement la décision récente de l’administration Obama sur la réglementation des normes de pollution de l’EPA, Krugman affirme que le retrait du gouvernement sur un resserrement des normes est, d’un point de vue économique, une très mauvaise politique. Une réglementation plus forte, dit-il, n’a pas d’effet négatif sur l’économie sur le long terme. Le seul impact serait plutôt de favoriser, sur le court terme, l’investissement et l’innovation.
Krugman rajoute: « More broadly, if you’re going to do environmental investments — things that are worth doing even in flush times — it’s hard to think of a better time to do them than when the resources needed to make those investments would otherwise have been idle. »
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