Statistique Canada, L’emploi et le revenu en perspective. En 2008, plus de 4,1 millions de personnes vivaient dans des familles à faible revenu. Même si de nombreuses personnes à faible revenu dépendaient des transferts gouvernementaux, 37 % de ces personnes appartenaient aussi à une famille dont un membre était occupé pendant au moins la moitié de l’année.
Les familles occupées à faible revenu ont fait l’objet de plusieurs études récentes. L’une d’elles a permis de déterminer que le revenu moyen des personnes vivant dans des familles occupées à faible revenu représentait moins du tiers de celui des personnes vivant dans les autres familles occupées. Même si un moins grand nombre de personnes appartenant à des familles occupées à faible revenu travaillent à temps plein à longueur d’année, leur nombre moyen d’heures de travail est équivalant à celui d’autres travailleurs, soit environ 2 000 heures.
Les emplois peu rémunérés sont souvent associés aux familles occupées à faible revenu. Toutefois, même si la faible rémunération est considérée comme un facteur de risque important, il ne s’agit pas du déterminant le plus important de la situation de faible revenu. On a plutôt déterminé que la présence d’un seul soutien (comparativement à plusieurs soutiens) et d’autres caractéristiques familiales jouaient un rôle plus important que la rémunération. Selon Fortin, 3,4 millions des personnes occupées en 2002 passeraient sous le seuil de faible revenu si elles connaissaient une séparation ou un divorce ou si d’autres soutiens de la famille connaissaient une période de chômage. Par ailleurs, certains groupes, comme les immigrants, sont plus susceptibles d’appartenir à une famille occupée à faible revenu.
Dans le cadre d’autres études, on a comparé les dépenses des familles occupées à faible revenu avec celles d’autres groupes, afin d’évaluer leur niveau de vie. Selon les résultats, en dépit de leur participation plus grande à la vie active et de leur revenu légèrement plus élevé que celui des familles non occupées à faible revenu, les familles occupées à faible revenu étaient plus susceptibles d’emprunter ou de liquider des actifs pour joindre les deux bouts, et elles avaient davantage de dépenses liées au travail et un moins grand accès au logement subventionné. Néanmoins, les personnes appartenant à des familles occupées à faible revenu avaient des problèmes de santé comparables à ceux des personnes des familles occupées et non à faible revenu et obtiennent de meilleurs résultats que les personnes des familles non occupées à faible revenu pour un certain nombre de mesures de la santé, tant pour une année donnée qu’à plus long terme.
Même si ces études jettent de la lumière sur la consommation et le revenu courants des familles occupées à faible revenu, il subsiste des lacunes dans la recherche concernant leur patrimoine et leur situation financière. Les études sur le patrimoine considèrent généralement les familles à faible revenu comme un groupe unique, plutôt que de faire une distinction entre les familles occupées à faible revenu et les autres. Par exemple, selon une étude, même si ce ne sont pas toutes les familles à faible revenu qui ont un patrimoine de faible valeur, la grande majorité des familles à faible revenu ont très peu de patrimoines financiers.
Le patrimoine représente un aspect clé du bien-être à long terme, certains actifs pouvant être convertis en espèces pour la consommation pendant les périodes de difficultés économiques. D’autres types d’actifs peuvent être plus difficiles à liquider à court terme, mais peuvent souvent être utilisés comme garantie pour des prêts. L’étude du patrimoine et de la sécurité financière des personnes appartenant à des familles occupées à faible revenu peut fournir un aperçu plus complet de leur bien-être financier à long terme et de leur capacité à surmonter les difficultés à court terme.
À partir des données de l’Enquête canadienne sur les capacités financières (ECCF) de 2009, la présente étude examine la situation financière des personnes vivant dans des familles occupées à faible revenu, comparativement à celle des familles non occupées à faible revenu et aux familles occupées qui ne sont pas en situation de faible revenu. L’ECCF comporte des données uniques permettant d’examiner les perceptions des répondants à l’égard de leur situation financière, ainsi qu’une estimation des actifs et des dettes du ménage en période de ralentissement du marché du travail. Comme les taux de réponse ont été relativement faibles pour les questions sur les actifs et les dettes, les totalisations ont été reprises à partir des données de l’Enquête sur la sécurité financière (ESF) de 2005. La comparaison a permis de valider les principales conclusions de cette étude, mais a aussi démontré que les mesures d’actifs et de dettes de l’ECCF devraient être utilisées avec prudence.
Même si les données de l’ECCF ont été recueillies et traitées au niveau de la personne, les principaux groupes d’intérêt ont été définis sur la base du revenu et du patrimoine de la famille. On utilise donc « familles » comme synonyme de « particuliers dans les familles » pour plus de concision dans le présent article.
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