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Le samedi 23 avril 2022

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Le développement énergétique nécessite l’interdisciplinarité

L’auteur invité est Yves Lavoie, président du RéseauIQ (Réseau des ingénieurs du Québec). Entrevue réalisée par André Laplante.

À l’automne 2010, le Réseau des ingénieurs du Québec publiait une impor¬tante étude sur la mobilité durable. Nous avons rencontré Yves Lavoie, le nou¬veau président. Nous le remercions. « Sans nous être consultés, dit-il, l’IRÉC et le RIQ en arrivent aux mêmes constats. Il faut se sortir de notre dépendance au pétrole et miser sur la mobilité durable grâce en particulier à l’électri¬cité. Nous sommes conscients qu’il faut s’associer avec d’autres voix pour le développement durable. Le développement énergétique nécessite l’interdisci¬plinarité. Nous maîtrisons les dimensions technologiques. Avec l’IRÉC, nous pouvons intégrer la dimension économique dans notre réflexion ».

Il a poursuivi en expliquant que cette impli¬cation du RéseauIQ fait partie de l’effort pour responsabiliser et soutenir les ingénieurs face aux défis énergétiques, au développement durable et aux grands enjeux de société.

C’est pourquoi le Réseau insiste tant sur la nécessité de s’affranchir de la dépendance du Québec au pétrole. « Cela coûte chaque année environ 15 milliards de dollars à l’économie du Québec. Un peu plus de la moitié de cette somme est absorbée par le transport des personnes et des marchandises. Le pétrole est le premier produit d’importation et le premier responsable de notre déficit commercial », explique Yves Lavoie.

Tout milite en faveur de cette reconversion : les sources d’approvisionnement seront de plus en plus coûteuses à exploiter, elles le seront dans des zones géopolitiques instables alors que les économies émergentes verront leurs propres demandes augmenter. C’est aussi une source d’énergie très polluante.

S’appuyer sur l’électricité

« Des choix judicieux doivent être faits si on veut diminuer notre consommation de pétrole de 60 % d’ici 20 ans dans les transports rou¬tiers, soutient l’ingénieur. Le Québec dispose d’électricité en abondance pour effectuer le virage de l’électrification des transports et sans avoir à construire de nouveaux barrages ».

Le RéseauIQ est en faveur de la mise en oeuvre d’une stratégie québécoise de la mobilité durable selon deux axes stratégiques.

Réduire l’empreinte de carbone

Le premier axe est centré sur la réduction de l’empreinte de carbone et de la dépendance au pétrole du transport. Pour cela, il suggère de maximiser la pénétration des véhicules à motorisation électrique (VME) légers et la diminution de la consommation de carburant.
Selon Yves Lavoie, « un million de voitures électriques consommerait moins de 2 % de l’électricité utilisée par les Québécois et les Québécoises ».

Le RéseauIQ suggère également de favoriser les transports collectifs, alternatifs et actifs. Pour les transports collectifs urbains, il préconise les autobus électriques biberonnés, car ils rendent possible l’électrification complète d’un parc d’autobus urbains, sans fil au-dessus des rues et l’utilisation de batteries québécoises au titanate de lithium nanométrique qui per¬mettent de les charger très rapidement. Pour les transports collectifs interurbains, comme l’IRÉC, le RéseauIQ préconise le monorail rapide suspendu à moteur roue. Enfin, il faut augmenter l’usage des carburants alterna¬tifs avec, notamment, les biocarburants de deuxième génération.

Soutenir l’industrie québécoise

Le deuxième axe est centré sur le soutien de l’industrie québécoise des VME. « Nous suggé¬rons entre autres d’accroître la part de marché du contenu québécois dans la chaîne d’approvi¬sionnement des VME, d’accroitre la visibilité de l’industrie québécoise du VME dans le monde », souligne le président du RéseauIQ.

Un Fonds national en efficacité énergétique

Le RéseauIQ s’est aussi penché sur le finance¬ment. « Avec du financement avantageux, la consommation énergétique des bâtiments, des procédés de production ou des parcs automobiles à la grandeur du Québec pourrait être attaquée de front. C’est pourquoi nous proposons un Fonds national en efficacité énergétique (FNEE) bâti sur le modèle d’un fonds qui consentirait des prêts aux grands consommateurs d’énergie et s’autofinancerait dans le temps, à même les économies d’énergies réalisées ».

Le président du RéseauIQ conclut en affir¬mant que l’avenir du Québec réside dans sa capacité à utiliser l’énergie à bon escient, que ce soit pour ses procédés industriels ou pour la mobilité des hommes et des biens. « Le Québec, dit-il, a tout ce qu’il faut pour relever les défis de la conjoncture énergétique mondiale. C’est en matière de transport et de mobilité durable que se posent les premiers défis ».

Ce texte est tiré du bulletin no 12 de l’IREC

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