Le président Barack Obama tente une nouvelle fois de relancer l’économie des États-Unis en proposant au Congrès un plan de création d’emplois de 447 milliards $. Ce plan a-t-il le moindrement de chance de passer l’épreuve de feu de la guerre de tranchées que lui livrent les Républicains, c’est difficile à dire. Selon les sondages, la population étatsunienne est beaucoup plus favorable à ce plan (hausse des taxes des plus riches et investissements dans les infrastructures) qu’aux mesures proposées par les Républicains.
Selon un sondage auprès des économistes réalisés par Bloomberg News, le plan de création d’emplois déposé au Congrès permettrait probablement aux États-Unis d’éviter le scénario de la double récession qui semble se dessiner à l’horizon. Les économistes estiment que ce plan servirait d’abord à protéger les emplois existants qu’à en créer de nouveaux. Selon les 34 économistes sondés, ce plan permettrait d’accroître le PIB de 0,6 % et de créer 275 000 emplois, abaissant ainsi le taux de chômage sous la barre du 9% en 2012.
Pour un coût de 447 milliards $, ça peut sembler assez dispendieux pour un pays dont le budget est si mal en point. C’est que ce plan prévoit (ça semble être un passage obligé dans ce pays abruti par le discours antigouvernemental) des réductions d’impôts pour les travailleurs et les employeurs, en privilégiant la classe moyenne, contrairement aux propositions de droite. C’est vrai qu’elle est dans une position désastreuse cette classe moyenne : mais pourquoi accroître le déficit public pour des dépenses privées qui, dans une mesure importante, servent à acheter des produits étrangers.
Heureusement, le plan prévoit consacrer 105 milliards à des projets de travaux publics et 50 milliards pour renouveler les prestations de chômage qui arrivent à échéance pour environ six millions d’Américains. Il propose d’investir 25 milliards dans les infrastructures scolaires pour moderniser au moins 35 000 écoles publiques et de consacrer 35 milliards pour éviter le licenciement de 280 000 enseignants et pour soutenir l’embauche de milliers d’autres.
Comme on pouvait s’y attendre, les Tea Partiers se sont acharnés à démolir ce plan, le présentant comme un second plan de relance aussi inutile que le premier. Leur idéologie les aveugle complètement. Ils se trompent, car le plan de relance de 2009 aurait eu un impact considérable. Mais, comme ne cesse de le répéter Paul Krugman, il aurait eu un effet tellement plus bénéfique s’il n’avait pas, lui aussi, alloué la part la plus importante de ses dépenses dans des baisses d’impôts.
En ce sens, on peut véritablement se demander si ce 2e plan n’est pas trop peu, trop tard : trop peu en dépenses publiques à fort effet multiplicateur; trop tard de ne pas l’avoir fait dès 2009. Le président Obama, à force de compromis et de solutions insipides, semble avoir perdu toute crédibilité dans la population.
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