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Le samedi 23 avril 2022

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Travail décent : il faut agir rapidement

Les actions organisées dans le cadre de la Journée mondiale pour le travail décent (plus de 400 actions ont eu lieu dans 70 pays) s’attaquaient cette année spécifiquement au « travail précaire » – la tendance croissante vers des emplois occasionnels, temporaires et précaires, le plus souvent dépourvus de protection légale. « Alors que les dirigeants du G20 sont sur le point de se réunir en France, nous attendons d’eux qu’ils prennent les mesures qui s’imposent et cessent de suivre les politiques discréditées qui ont fait passer les intérêts des banques et de la finance avant les gens et leurs moyens de subsistance », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI), qui s’adresserait à une conférence spéciale à Amsterdam pour commémorer la Journée mondiale.

C’est la situation des jeunes travailleurs et travailleuses qui représente la tragédie la plus lourde de conséquences. L’emploi ne représente plus une garantie pour la subsistance des générations futures. Le travail précaire est devenu une réalité pour un grand nombre de jeunes travailleurs et travailleuses et ne leur permet pas de vivre dignement. De nombreux jeunes ne connaîtront rien d’autre que le travail à temps partiel, le travail à domicile, le travail intérimaire, etc. Plus de 150 millions de jeunes dans les pays en développement sont considérés comme travailleurs pauvres. Depuis le début de la crise économique et financière, 20 millions de personnes se sont ajoutées au nombre de sans emploi dans le monde. « Une génération entière de jeunes est laissée pour compte et les conséquences pour la société seront terribles. Les gouvernements doivent agir d’urgence pour impulser la création d’emploi, en maintenant les stimulations économiques là où elles sont nécessaires au lieu de réduire les dépenses publiques », a dit Sharan Burrow.

Au Québec, cette journée a été marquée par une manifestation organisée par Au bas de l’échelle (ABE) et le Centre des travailleuses et travailleurs immigrants (CTI) dans le cadre d’une campagne de sensibilisation pour la protection des droits des travailleurs d’agence de placement. Ils ont transmis à la ministre du Travail une pétition endossée par 175 organismes québécois, dont les centrales syndicales et Québec solidaire. On d’encadrer plus sévèrement les agences de placement temporaire, à qui on reproche de contourner les normes du travail.

En 2008, on dénombrait 1200 agences de placement temporaire au Québec, dont le total des revenus dépassait 1 milliard de dollars. Ces agences fournissent des employés à des entreprises dans plusieurs domaines: manufactures, usines, entretien ménager, cueillette de fruits, etc. Selon les organisateurs, le recours aux travailleurs temporaires est en croissance au Québec. « Les entreprises remplacent des postes permanents syndiqués par des postes temporaires pour éviter de payer des avantages sociaux », affirme Carole Henry, l’une des porte-parole.

Les agences illégales ne sont pas les seules visées par la campagne d’ABE et du CTI. Mme Henry explique que plusieurs agences légales — qui respectent le salaire minimum et ne paient pas au noir — contournent aussi les normes du travail. On reproche par exemple à certaines agences de procéder à des congédiements déguisés. Si un travailleur porte plainte, ou encore si une femme tombe enceinte, l’agence peut cesser de l’employer sans le congédier formellement.

L’organisme Au bas de l’échelle adresse deux revendications au ministère du Travail : l’établissement d’un principe de coresponsabilité entre les agences de placement et leurs entreprises clientes, ainsi que l’obligation pour les agences de se procurer un permis d’opération, qui doit être renouvelé annuellement. Plusieurs provinces et territoires canadiens appliquent déjà de telles mesures. Pour obtenir un permis, ces agences doivent notamment fournir une garantie de solvabilité, un registre des employés et des entreprises clientes, la liste des affectations et des rémunérations versées, et un exemplaire du contrat d’embauche des travailleurs temporaires. Les entreprises qui enfreignent les règlements s’exposent à des pénalités pouvant atteindre 50 000 $.

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