Aux États-Unis, les grandes innovations sont souvent initiées par l’armée. Pour des raisons nationales, les budgets de dépenses liées à certains projets ne sont pas contraints par les règles de la rentabilité, comme ils le seraient s’ils passaient d’abord par le marché. Mais lorsque les produits qui en sont issus sont finalement adoptés par l’armée, ils le sont sur une grande échelle, ce qui permet dès le départ d’en diminuer largement les coûts.
Internet a d’abord été créé pour la sécurité nationale dans les années 1960. On en connaît le succès phénoménal. Aujourd’hui l’armée étasunienne s’attaque aux changements climatiques. Et dès le départ, elle y met le paquet. Elle prévoit construire dans le désert de Mojave, sur la base du Fort Irwin, le plus vaste projet d’énergie solaire du pays.
En partenariat avec Clark Energy Group et Acciona Solar Power, l’armée utilisera 14 000 acres du désert pour développer une centrale à énergie solaire de 500 MW de puissance pour 2022. Les dépenses de 2 milliards $ pour ces installations de photovoltaïques et de concentrateurs solaires produiraient à terme 1 250 GWh par année à la base de Fort Irwin, suffisamment pour fournir de l’électricité à l’équivalent de 100 000 maisons.
Mais ce n’est ni la première ni la seule initiative de ce genre pour l’armée étasunienne. Elle est déjà l’un des plus grands utilisateurs d’énergies renouvelables et le président Obama a demandé aux forces armées de prendre de plus en plus d’initiatives en ce sens. Par exemple, les bases de l’US Air Force ont donné une poussée importante pour le développement du secteur des énergies vertes :
la Fairchild Air Force Base dans l’État de Washington s’alimente à 100 % en énergies renouvelables, principalement éolienne;
la Dyess Air Force Base, du Texas, obtient toute son électricité de l’éolien;
pour la Goodfellow Air Force Base, également du Texas, c’est 40 % qui provient de la biomasse.
Le département de l’Énergie des États-Unis estime que la puissance éolienne de la seule région des Grandes plaines, où sont installées plusieurs bases de l’armée de l’air, permettrait de générer 300 000 MW de puissance, soit à peu près la moitié de la capacité de l’ensemble du pays.
La US Air Force veut aussi développer des carburants plus verts pour ses appareils. Mais sur ce point, à part l’encore hypothétique combustible à hydrogène, il n’y a rien de bien concret pour l’instant.
[...] Pour y voir plus clair, voir le blog Oïkos … ici… [...]