L’économie a aussi un besoin urgent de stimuler sa « biodiversité entrepreneuriale », qui depuis trop longtemps est en danger. Les entreprises marchandes, comme modèle d’entreprises techniquement efficaces et innovantes, ne sont pas à éliminer. Dans plusieurs secteurs d’activité elles représentent un facteur incontournable de développement. Mais les modèles d’entreprises collectives (sociétés d’État, organisations publiques, coopératives, OBNL) sont beaucoup plus efficaces, économiquement et socialement, dans plusieurs autres secteurs, en particulier dans les services aux personnes ou dans le développement socioéconomique des territoires.
Heureusement, les opportunités vont se multiplier dans les années à venir de développer la diversité entrepreneuriale et ce, pour plusieurs raisons. D’abord parce que cette diversité a bien démontré sa résilience. Comme nous le rappelle d’ailleurs Mario Hébert, de Fondaction, les pays qui s’en tirent le mieux sont généralement dotés d’une solide réglementation financière, d’une bonne structure fiscale et d’interventions étatiques, afin de favoriser une économie plurielle. « Une économie plurielle, dit-il, c’est à la fois un secteur privé très dynamique, un secteur public bien orchestré et un secteur d’économie sociale et solidaire très présent. » Dans le contexte d’une crise prolongée du modèle ultralibéral, qui a favorisé la marchandisation dans toutes les sphères de la vie économique, nous allons assister dans les années à venir à un retour d’une plus grande pluralité de formes d’organisations.
Dans un billet paru sur le blogue canadien socialfinance.ca, une participante au FIESS qui avait lieu au Palais des congrès de Montréal, donnent des exemples de nouvelles initiatives de reprise en main des activités économiques par les communautés. Elle donne deux bons exemples de nouveaux modèles d’entreprises d’économie sociale et solidaire : d’une part le CCA Global Partners qui offre, par le biais de plus de 2 700 franchises à travers le monde, du conseil-service pour soutenir le développement des OBNL actives dans la production de biens et de services ; d’autre part le ROC (Resident Owned Communities), qui appuie les initiatives de reprise de contrôle des infrastructures économiques (elle donne l’exemple du rachat d’un parc de maisons mobiles par les résidents).
Une autre opportunité qui se présente dans les 10 ou 20 prochaines années est le départ massif à la retraite de dirigeants de petites entreprises. La diversité des formes possibles qui ont maintenant fait leur preuve (coopératives de travail ou de travailleurs actionnaires, OBNL, entreprises sociales) et les outils financiers et de service-conseil aujourd’hui accessibles pour en soutenir la réalisation peuvent, contrairement aux crises passées, représenter une occasion pour une transformation profonde de la vie économique.
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