Communiqué. Ces coûts sont colossaux. Sur le plan microéconomique, les entreprises et les ménages québécois consacrent de plus en plus d’argent pour les déplacements. D’un point de vue macroéconomique, le coût de la dépendance au pétrole se traduit par le coût de nos importations. Les auteurs calculent que, malgré l’hypothèse d’une baisse significative de la consommation d’essence d’ici 2030 (en raison de l’efficacité énergétique des véhicules), le triplement prévu du prix du pétrole (le scénario de référence du FMI) conduirait à des dépenses annuelles moyennes de l’ordre de 23,3 milliards $ pour les entreprises et les ménages, en plus d’une fuite vers l’étranger de près 14 milliards $ par an, en moyenne, pour les 20 prochaines années.
Mais outre ces coûts directs pour les ménages et les entreprises, l’utilisation des énergies fossiles entraîne des coûts importants pour la santé publique et pour l’environnement. La consommation d’énergies fossiles produit, d’une part, plusieurs types de contaminants qui ont des impacts directs sur la santé, et d’autre part émet des GES qui entraînent une hausse de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes. Ces derniers phénomènes exacerbent parfois (dans le cas des canicules par exemple) les problèmes reliés à la pollution atmosphérique. Au total, les coûts annuels moyens pour le système de santé découlant de l’utilisation des énergies fossiles s’élèvent, selon les différentes études scientifiques compilées dans cette note, dans une fourchette de 2,7 milliards $ à 12,7 milliards $.
Enfin, les auteurs de la note mesurent le coût pour les Québécois des dépenses fiscales canadiennes en faveur des énergies fossiles. Ils découvrent que les dépenses fiscales annuelles des Québécois en faveur des sables bitumineux, par le biais des subventions fédérales, s’élèvent à 417 millions $, c’est-à-dire une somme 17 fois supérieures aux 25 millions du plan Charest pour les véhicules électriques.
Les gouvernements doivent agir rapidement
Selon les recommandations d’une analyse du Fonds monétaire international (FMI) empruntée par les deux auteurs, les responsables politiques doivent rapidement prendre les mesures nécessaires pour amoindrir les risques d’une pénurie pétrolière ainsi que des mesures pour consolider les dispositifs de protection sociale car, affirment-ils, « la hausse des cours pétroliers pourrait modifier la distribution des revenus et aggraver la pauvreté. »
« Nous pensons que le gouvernement du Québec devrait investir prioritairement, et massivement, dans l’augmentation de l’offre de transport collectif et la mise en place des infrastructures pour leur électrification. Chaque baril de pétrole que l’on évite d’importer représente non seulement un apport supplémentaire à l’activité économique québécoise, avec ce que cela représente en termes de retombées – création d’emplois, amélioration des finances publiques, etc., – mais en même temps des coûts sociaux et environnementaux moindres pour la collectivité, » ont affirmé les chercheurs.
Selon eux, le détournement d’une fraction significative du flux monétaire sortant du Québec, pour acheter le pétrole, vers de nouvelles activités économiques structurantes – par exemple vers le transport collectif électrifié – permettrait à lui seul d’assurer la viabilité des investissements massifs dans de nouvelles infrastructures de transport.
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