Les pays émergents connaissent des croissances record, année après année, alors que les pays du monde développé s’enferment dans des politiques qui les plongent dans la stagnation, voire la récession. Il fallait donc s’attendre à ce que les plus dynamiques des pays émergents prennent assez rapidement la pôle position du développement.
Aujourd’hui c’est au tour du Brésil, ce géant de l’Amérique latine, à atteindre un PIB annuel de 2 440 milliards $ en 2011, et par le fait même devenir la 6e plus grande économie du monde. Il dépassera ainsi cette année le Royaume-Uni – qui aura quant à lui un PIB de 2 430 milliards $ -, après avoir dépassé l’Espagne et l’Italie depuis 2009.
La croissance du Brésil est fortement favorisée par la forte croissance de la Chine, avec laquelle ses échanges dans le domaine des ressources naturelles ont explosé. Mais avec sa population qui s’achemine vers le chiffre de 200 millions, c’est aussi l’économie domestique, avec une classe moyenne de plus en plus nombreuse, qui alimente la croissance.
Selon la Economist Unit Research, le Brésil devrait perdre la 6e place en 2013 au profit de l’Inde…mais la reprendre en 2014 à la faveur de la Coupe du monde de soccer, qui devrait momentanément ‘booster’ son économie ! Toutefois, d’ici 2020, l’économie brésilienne devrait avoir dépassée tous les pays européens – donc l’Allemagne – pour devenir la 5e puissance économique du monde, après la Chine, les États-Unis, l’Inde et le Japon.
Mais ce qui est certain, c’est qu’avec les politiques économiques suivies par les conservateurs britanniques, on peut s’attendre à ce que ce pays recule toujours davantage dans l’échelle des puissances économiques. En moyenne, les salaires au Royaume-Uni ont baissé de 7% depuis le début de la crise en 2007. Le pays est marqué par un fort recul du PIB (-4,9%) en 2009 et une stagnation depuis cette date. Le chômage est au plus haut : 8,1%, dont 21,3% pour les 16-24 ans. Du jamais vu ! Le nombre de personnes sans emploi a explosé, il atteint 2,43 millions. Il a quasiment doublé entre 2005 et 2010.
Le renflouement des banques s’est fait à hauteur de £850 milliards. Pourtant, le droit du travail et les droits sociaux sont tenus aujourd’hui pour responsables des déficits publics explique le rapport présenté lors d’une conférence organisée par ASTREES. Le rapport conclut ainsi sur l’entrée dans une nouvelle ère de dérégulation. La rhétorique des politiques diffère du thatchérisme : aujourd’hui le gouvernement parle de « simplification bureaucratique ».
Après les élections législatives de mai 2010, le gouvernement de David Cameron a aussitôt annoncé un budget d’urgence qui prévoyait 192 milliards de coupes, dont 11 dans le budget de sécurité sociale. Même le Financial Times a alerté l’opinion publique sur l’impact de ces décisions sur les familles les plus pauvres. Faisant fi de ces critiques, de nouvelles coupes sont intervenues en novembre 2010, « chaque ministre a dû se présenter devant le gouvernement pour expliquer comment il coupait 20% supplémentaires de son budget » raconte Jeremias Prassl, rapporteur du rapport à Lyon le 21 octobre dernier.
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