Récemment, certains commentateurs suggéraient que le Québec devrait s’inspirer du généreux programme étasunien de « Prime à la casse » (Cash for Clunkers) afin d’améliorer le bilan du secteur du transport sur le plan de l’émission des GES. Les données sur les résultats obtenus par le programme étasunien nous montre plutôt que ce serait une bien mauvaise politique
Les États-Unis ont investi 3 milliards de dollars dans ce programme. Selon les données officielles, 625 000 de vieilles voitures seront retirées de la route et remplacées par des voitures récentes moins consommatrices de pétrole. Environ 84 % des voitures retirées seraient des camions légers (principalement des utilitaires sports), alors que 60 % des nouvelles sont des voitures intermédiaires. En moyenne, les voitures retirées avaient une autonomie de 15,8 miles/gallon (consommation de 14,9 litres/100 km) alors que les nouvelles améliorent leur autonomie à 24,9 miles/gallon (consommation de 9,4 litres/100 km).
Selon certains calculs (assez conservateurs), le coût du programme pour chaque tonne de CO2 évitée serait de 237 $ (mais la réalité serait plutôt autour de 500 $ la tonne). Lorsqu’on le compare au prix actuel de la tonne de CO2 sur le marché du carbone en Europe (22 $), on peut se poser des questions sur l’efficacité du programme. Pour le même coût, il serait possible à ce prix de financer des projets qui auraient des effets 10 fois supérieurs en termes de diminution d’émission de GES.
Si le programme étasunien est un succès, c’est plus simplement parce qu’en plus de baisser la consommation d’essence de l’équivalent de 4,6 millions de barils de pétrole par année (ce qui représente une demi-journée des 9 millions de barils consommés quotidiennement aux États-Unis), il aura permis de donner un formidable coup de pouce au secteur de l’automobile et à l’économie en général. On calcule que le programme permettra de créer ou de sauver 45 000 emplois et entraînera une croissance de 0,3–0,4 point de pourcentage pour le 3e trimestre de cette année.
Puisque le secteur automobile est surtout concentré en Ontario, tout programme québécois de Prime à la casse reviendrait à financer la création d’emplois dans la province voisine. Il y a donc évidemment mieux à faire au Québec pour des dépenses publiques de lutte contre les changements climatiques : comme par exemple d’investir massivement dans le transport en commun, tout en maintenant les tarifs très bas. Ce serait un programme plus efficace d’un point de vue environnemental, social et économique. Le Québec pourrait aussi se donner une stratégie pour construire des synergies autour des véhicules électriques ou hybrides rechargeables à très faible émission carbone (automobile, autobus, camion) afin de maximiser les retombées québécoises (moteurs et batteries pour les voitures, montage pour les autobus et camions, réseau de bornes de recharge par Hydro-Québec, etc.). Une fois confirmées les retombées potentielles, une prime en faveurs de ces véhicules seraient extrêmement efficace à tout point de vue.
2009/09/01
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