Communiqué – Le Québec verra ses coûts de gestion des prisons doubler à cause des projets de lois C-10 et C-25 adoptés par le gouvernement fédéral. C’est l’une des conclusions auxquelles parvient la note publiée aujourd’hui par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) qui se penche sur les coûts et l’efficacité des politiques correctionnelles du gouvernement fédéral.

« On parle de sommes très importantes, pour le gouvernement fédéral, mais surtout pour les provinces. En terme d’investissements dans les infrastructures, c’est 14 G$ que l’ensemble des provinces devront débourser de plus, pour le Québec il est question de 3 G$. Le fédéral devra investir, à lui seul, près de 5 G$. Mais ce n’est pas tout, au niveau budgétaire ces projets de lois auront aussi d’importantes conséquences. Par exemple, Québec devra dépenser près d’un demi-milliard par année pour le fonctionnement, l’entretien et l’amortissement de ces nouvelles prisons. Le gouvernement du Québec prévoyait une enveloppe de 379 M$ pour la gestion de ses prisons en 2011-2012. Ces coûts annuels supplémentaires représenteront donc une augmentation de 129 %. » souligne Jean-Mikael Michaud chercheur-associé à l’IRIS.

La note socio-économique souligne également que le gouvernement fédéral verra ses dépenses augmenter de 1,6 G$ annuellement à cause de ces nouvelles mesures. L’ensemble des provinces devront, quant à elles, assumer des coûts budgétaires totaux de l’ordre de 2,2 G$.

« Ce qui pose plus problème encore, c’est que ces dépenses sont faites pour des mesures totalement inefficaces et inutiles. Depuis 20 ans, le taux de criminalité est en baisse au Canada, n’est-ce pas une bonne démonstration que nos politiques de réhabilitation étaient relativement efficaces? Nos voisins du Sud, particulièrement la Californie et le Texas, ont opté pour des politiques similaires à celles mises en place par le gouvernement fédéral en ce moment. Ils en ont subit de lourdes conséquences budgétaires. Le Texas a même choisi de faire marche arrière… et a vu son taux de criminalité diminuer! », ajoute Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS.

La note socio-économique Coûts et efficacité des politiques correctionnelles fédérales est disponible gratuitement sur le site web de l’IRIS.