En 1998, le premier rapport annuel de la Direction de santé publique de Montréal faisait état d’une différence de dix ans entre l’espérance de vie moyenne des hommes des quartiers montréalais défavorisés par rapport à leurs concitoyens des quartiers riches. Une décennie s’est écoulée depuis ce premier portrait de l’état de santé des Montréalais et le temps est maintenant venu de mesurer le chemin parcouru. Les inégalités sociales de santé sont donc au cœur du rapport 2011 du directeur de santé publique.
Tout d’abord, une constatation réjouissante : les Montréalais ont une espérance de vie plus longue qu’avant et le taux global de mortalité a connu une baisse significative au cours des vingt dernières années. Malheureusement, à quelques exceptions près, les écarts de santé entre les riches et les pauvres persistent encore et l’on observe des différences toujours importantes au plan de la santé et de la mortalité entre les territoires de l’île de Montréal. Les familles monoparentales, les personnes qui vivent seules et les immigrants font généralement partie des groupes vulnérables de la société. Ces personnes sont plus susceptibles que les autres de vivre avec un faible revenu et de devoir composer avec les divers problèmes qui découlent des inégalités sociales de santé. Pour cette raison, les interventions qui ont pour objectif de combattre les inégalités sociales doivent tenir compte de leur situation particulière.
En comparaison des autres grandes villes canadiennes, Montréal s’en tire relativement bien pour une métropole. Les mesures et les programmes implantés par le gouvernement du Québec pour relever le revenu des familles avec enfants ont porté fruit. Les données les plus récentes concernant la mesure du panier de consommation indiquent que les progrès réalisés au cours des dernières années se sont maintenus au Québec. Depuis 2008, cette situation tranche avec celle qui prévaut dans les autres provinces, où le pourcentage de personnes sous le seuil de faible revenu n’a cessé de croître depuis 2007. Sur le plan des inégalités sociales de santé, le portrait montréalais est nuancé : l’espérance de vie des hommes et des femmes y est tout à fait comparable à celle des Canadiens des autres villes, tout comme le taux de faible poids à la naissance. Mieux encore, la mortalité infantile et les naissances prématurées y sont moins importantes. Enfin, la comparaison des données d’enquête et d’hospitalisation tend à démontrer que les inégalités de santé entre les riches et les pauvres sont généralement moindres à Montréal qu’ailleurs au Canada.
Toutefois, Montréal connaît une évolution distincte par rapport aux autres villes québécoises et des écarts importants se creusent, surtout en ce qui concerne les groupes vulnérables.
L’injustice sociale rend malade et tue. Toutefois, les inégalités sociales de santé sont tout à fait évitables. C’est pourquoi il faut que tous les paliers de gouvernements (fédéral, provincial, municipal) aussi bien que les autorités locales comme régionales mettent en œuvre des politiques conséquentes et effectuent les changements de pratiques nécessaires.
Pour le rapport complet sur les inégalités sociales de santé, on clique ici.
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