Le président Obama fait face à une opposition féroce de tous les éléments de la droite étasunienne contre ses projets de lutte contre les changements climatiques et pour un nouveau régime public de santé. Mais on entend moins parler de ce côté-ci de la frontière de la lutte toute aussi acharnée qu’il doit affronter de la part des milieux d’affaires contre sa Loi pour le libre choix de l’employé (Employee Free Choice Act, EFCA).
La réforme de la législation étasunienne dans le domaine des relations de travail vise à modifier les règles du jeu en matière de syndicalisation des travailleurs, règles qui datent de près de 75 ans et dont les failles sont probablement à l’origine du long et lent déclin du syndicalisme américain. Sur une période de 50 ans, les organisations syndicales aux États-Unis ont connu un déclin constant et dramatique : de 32 % des salariés syndiqués en 1948, il n’en représente plus aujourd’hui, en moyenne nationale, que 12 %. Et seulement 8 % dans le secteur privé.
Déjà votée à la Chambre des représentants, et actuellement en instance au Sénat, la nouvelle loi augmenterait les pénalités en cas de violations du droit du travail. Elle aiderait aussi à rétablir le processus démocratique de choix des travailleurs en exigeant que les employeurs reconnaissent un syndicat lorsque la majorité des travailleurs signe leur carte d’adhésion. Actuellement, les employeurs peuvent imposer des élections syndicales et intimider les salariés avec des messages extrêmement agressifs durant la période électorale. Le mouvement patronal a développé une « expertise » efficace pour organiser dans les entreprises concernées des campagnes antisyndicales avant le scrutin.
Dans une étude réalisée par Kate Bronfenbrenner, directrice du Cornell University’s School of Industrial and Labor Relations, qui a examiné plus de mille tentatives officielles visant à instaurer une délégation syndicale dans l’entreprise, la chercheure constate une prolifération de tactiques patronales « intenses et agressives » en vue de bloquer la liberté d’association des travailleurs. Elle en conclut que ces stratégies « cassent » de facto la législation visant à protéger les droits des travailleurs.
Je vous recommande le visionnement d’un court vidéo dans lequel on peut constater avec quelles argumentations délirantes les milieux d’affaires et la droite ultralibérale s’attaquent à une législation qui voudrait modifier cette situation qui leur a si bien servi depuis des décennies.
Le mouvement syndical étasunien est très actif pour faire la promotion de ce projet de loi auprès de la population et des membres du Congrès. L’AFL-CIO a mis en place une machine de guerre pour contrer les puissants lobbyings de la droite. Actuellement, les employés qui organisent des campagnes de syndicalisation dans le secteur privé ont une « chance » sur quatre d’être licenciés. Des études ont montré que 60 millions de travailleurs étasuniens souhaiteraient être syndiqués s’ils en avaient l’occasion, mais sans risquer de perdre leur emploi.
Mais le mouvement syndical a comme adversaire le plus antisyndical des patrons des États-Unis : Walmart. La plus grosse société étasunienne, sinon du monde, premier employeur du pays, soutien une armée de lobbyistes avec des centaines de millions de dollars pour relayer sa hargne sur les chaînes télés. C’est une lutte à suivre.
Discussion
Pas de commentaire pour “Campagne pour le Employee Free Choice Act”