On l’a vu dans son dernier discours à la nation, Barack Obama rêve à une indépendance énergétique des États-Unis qui puise dans ses énergie renouvelables, mais aussi dans ses réserves de gaz de schiste et de pétrole. Devant une population durement frappée par la crise et une opposition hystérique de la droite républicaine, le « jeu électoral » l’oblige à négliger les impacts environnementaux découlant de l’exploitation des gaz de schiste en même temps qu’il refuse le projet Keystone XL en raison de ses risques environnementaux.
Pourtant, l’EPA (l’Agence de protection de l’environnement) vient de produire un rapport préliminaire (en décembre dernier) qui semble confirmer que les gaz de schiste peuvent avoir des impacts nuisibles sur l’eau consommé par les riverains des puits d’exploitation. On aurait identifié des produits chimiques, utilisés par la méthode de fracturation, dans l’eau comestible des résidents de la ville de Pavillion au Wyoming, sans néanmoins démontrer que ces produits provenaient effectivement des puits voisins. Étant donné les objectifs de l’administration Obama, l’EPA semble marcher sur des œufs avec ce dossier. Mais ce qui semble de plus en plus sûr, c’est que l’industrie devra tôt ou tard accepter de dévoiler les produits chimiques qu’elle utilise dans ses puits. Ce qui apparaît aussi problématique, chez nos voisins, c’est qu’après le projet controversé de la canadienne TransCanada Pipeline (Keystone XL) on retrouve une autre entreprise canadienne dans le dossier des gaz de schiste, EnCana, qui nie sa responsabilité dans la contamination de l’eau des résidents de Pavillion, au Wyoming.
Par ailleurs, ce qui inquiète de plus en plus de personnes concernées par la méthode de la fracturation hydraulique, ce sont les preuves qui s’accumulent des risques de provoquer des tremblements de terre. De l’Oklahoma jusqu’au Royaume-Uni, en passant par l’Ohio, des tremblements de terre de 1.0 à 4.0 à l’échelle Richter ont été mesurés près des puits d’exploitation utilisant cette méthode. Dans ce contexte, les groupes environnementaux et les résidents de l’État du Vermont se mobilisent pour stopper toute tentative d’utiliser cette méthode d’exploitation sur leur territoire.
Mais le dernier pavé lancé dans la marre stagnante de cette industrie nous vient d’un rapport qui affirme que l’industrie des gaz de schiste est une vaste fumisterie : étant donné les prix du marché (3,01 $/MCF) et les coûts de production (4,48 $/MCF), il est pratiquement IMPOSSIBLE que cette industrie soit profitable. Il s’agirait plutôt d’une bulle spéculative, voire d’une « chaîne de Ponzi », quasi-frauduleuse, qui ne peut qu’éclater à plus ou moins brève échéance. Pourtant, nous dit Dave Cohen, auteur du billet cité précédemment, les exploitants continuent à pomper le gaz, même cela signifie une pression supplémentaire à la baisse sur les prix et sur la rentabilité des opérations ! Son explication : la multitude de petites firmes exploitantes spéculent sur les promesses de rendement et sur la campagne « patriotique » du lobby du gaz et du pétrole et des Républicains, en attente du moment où elles seront rachetées par les géants de l’industrie. Même les fonds d’investissement privés (private equity funds) se sont lancés dans des opérations de placement risquées. Ça sent donc mauvais, et ce n’est pas seulement à cause du méthane qui s’échappe des puits.
[...] sent donc mauvais, et ce n’est pas seulement à cause du méthane qui s’échappe des puits. http://www.oikosblogue.com/?p=10616 1 – [...]
[...] triplement de la production de pétrole issu des sables bitumineux; Encana nie sa responsabilité dans la contamination de l’eau des résidents de Pavillion, au Wyoming, suite à des fracturations [...]