Le gouvernement Libéral de l’Ontario voulait faire de l’énergie nucléaire une alternative efficace aux centrales au charbon qui alimentent encore les foyers ontariens tout en permettant de relancer l’industrie nucléaire de la province. Mais le seul projet retenu pour analyse que la province a reçu de son appel d’offre vient de tuer dans l’oeuf cette stratégie de développement.
Les coûts pour la construction de deux nouveaux réacteurs Candu d’Énergie atomique du Canada à Darlington (1 200 MW chacun) s’élèveraient à 26 milliards $, soit trois fois plus élevé que ce que l’Ontario prévoyait payer. On estime que si la province allait de l’avant avec ce projet, il grèverait le budget de développement de la puissance électrique pour les 20 prochaines années. Il rendrait impossible le projet de remise à niveau de deux centrales nucléaires existantes, évalué lui aussi à des milliards de $.
Les deux nouveaux réacteurs Candu reviendraient à 10 800 $ le kw de puissance installée alors que durant une commission d’étude du Ontario Energy Board l’an passé, il avait été fait mention qu’un prix supérieur à 3 600 $/kw n’était pas économiquement viable comparé à des énergies alternatives, en particulier au gaz naturel. Même en tenant compte des coûts carbone, le nucléaire ne semble plus, pour l’instant du moins, une énergie alternative viable.
On explique cette situation par une explosion des coûts de construction mais surtout par les coûts découlant des primes de risques (investisseurs, fournisseurs, etc). Par exemple, une autre offre avait été déposée, provenant de la française Areva NP pour la construction de deux réacteurs EPR. Mais elle n’a pas été retenue car pour le prix demandé (7 375 $/kw) Areva ne voulait pas s’engager sur un partage de risques (de délais et de surcoût). Il faut savoir qu’Areva a dû récemment rassurer ses actionnaires en raison justement d’un surcoût financier qu’elle devait assumer pour un chantier d’EPR en Finlande, surcoût qui s’élèverait à 2,3 milliards d’euro.
Donc, à moins d’une aide financière très généreuse du gouvernement fédéral, il semble bien que l’industrie nucléaire ne représente pas une solution réaliste dans la lutte aux changements climatiques. Comme le signale un spécialiste de Greenpeace, ces sommes d’argent gigantesques seraient plus judicieusement utilisées pour le développement des énergies renouvelables, plus vertes et beaucoup moins risquées.
[...] à leur gestion permanente ne cessent de croître dans des proportions gigantesques, ce qui, on l’a vu dans des articles précédents, fait exploser le coût de la gestion des centrales elles-mêmes. Au Canada, l’évaluation « [...]