Le gouvernement conservateur a annoncé que la taille du déficit pour l’exercice financier 2009-2010 atteindrait la somme de 56 milliards de dollars. Loin de paraître alarmé, lui qui, il y a à peine un an, niait toute possibilité de déficit, le premier ministre Harper a déclaré qu’il n’entend pas augmenter les impôts ni réduire les services pour y parvenir. On se demande bien par quel miracle il compte atteindre ses objectifs. Eh bien, il suffisait d’y penser. C’est simple, il va appliquer la même recette que les libéraux dans les années 1990. En faisant payer les chômeurs et les petites et moyennes entreprises. Comment ? En augmentant en douce les cotisations de l’assurance-emploi et en réduisant l’admissibilité au régime. Sans le dire ouvertement, il faut lire la mise à jour des projections économiques et financières du gouvernement Harper pour voir noir sur blanc que le gouvernement prévoit piger 18,9 milliards de dollars dans la caisse de l’assurance-emploi au cours des années 2012 à 2014.
On pensait que le gouvernement irait chercher ce qui lui manque dans les poches des pétrolières, des banques ou encore des mieux nantis. Au contraire, les pétrolières auront droit à 9 milliards de congés fiscaux pour les trois prochaines années. Les grandes banques sont aussi épargnées. Elles aussi vont s’en sauver et elles profiteront des paradis fiscaux pour soustraire 2 milliards de dollars au fisc fédéral.
Le Bloc Québécois refuse que les chômeurs et la classe moyenne soient encore les seuls à assumer le gâchis et souhaite que la lutte au déficit soit partagée par tous les acteurs économiques et à cette fin, a présenté un plan de lutte au déficit qui s’attaque aux bonnes cibles.
Tout d’abord en s’attaquant aux paradis fiscaux, c’est 3 milliards par année que le fisc pourrait récupérer chaque année.
Ensuite, il faut mettre fin aux privilèges scandaleux consentis aux pétrolières. Le Bloc Québécois estime que sur les bases des chiffres de 2008, le gouvernement pourrait récupérer 2,7 milliards par année à partir de 2011.
Comme le gouvernement de Barack Obama, le Bloc Québécois pense que les plus fortunés doivent faire leur part. C’est pourquoi le Bloc Québécois pense que les personnes ayant un revenu imposable supérieur à 150, 000 $ devraient contribuer à la lutte du déficit en payant une surtaxe de 1 %, ce qui mettrait 1,5 milliards de plus par année dans les coffres de l’État.
Quatrième mesure : faire pression sur le gouvernement pour qu’il adhère à l’idée d’une taxe sur les transactions internationales, connue sous le nom de taxe Tobin, du nom de celui qui l’a proposée.
L’explosion des dépenses de l’État contribue à augmenter le déficit. De 1998 à 2007, ces dépenses ont augmenté de 74 % comme l’a démontré un rapport préparé par l’ancien président du Conseil du trésor, Jacques Léonard. Ce qui fait qu’en 2007, ça coûtait 22 milliards de plus pour faire fonctionner l’appareil gouvernemental fédéral qu’en 1998. Triste bilan!!!
Enfin, il faut mettre un frein à l’orgie de dépenses militaires. C’est plus de 490 milliards que les libéraux et les conservateurs veulent dépenser pour les 20 prochaines années. En rationalisant ces dépenses, c’est un milliard par année que l’on pourrait ainsi économiser.
Les mesures proposées par le Bloc Québécois, bien que de modestes, permettraient d’économiser 16 milliards par année.
Et en terminant, un fait très rare dans le monde journalistique anglophone du Canada, le journal The Expositor de Brantford en Ontario a soutenu dans son éditorial du 8 octobre dernier que le plan du Bloc Québécois était le meilleur pour le déficit. Il invite donc monsieur Harper à écouter. Comme quoi on peut être souverainiste et savoir compter.
[...] d’autres choix sont possibles. Comme nous le rappelait Pierre Paquette dans un article paru dans OikosBlogue, on peut faire en sorte que la lutte au déficit soit partagée par tous les acteurs économiques. [...]