Encore aujourd’hui, alors que les preuves scientifiques et les faits s’accumulent pour démontrer que le réchauffement climatique est une réalité déjà à l’œuvre, un mouvement de résistance s’acharne à nier cette réalité. En Amérique du Nord, ce mouvement réactionnaire domine le débat public. Il est donc urgent de diffuser une information diversifiée sur les changements climatiques.
Le mouvement étudiant aux États-Unis s’active de plus en plus pour ‘sortir le carbone’ des lieux d’enseignement (là-dessus lire le billet de Peter Singer). Après la campagne contre les Fondations universitaires (riches à craquer) afin qu’elles désinvestissent des entreprises associées aux énergies fossiles, voici qu’une nouvelle campagne vise plus spécifiquement à forcer les institutions d’enseignement à sortir du charbon et à adopter les énergies propres. Jusqu’à maintenant, 22 universités ont pris des engagements en ce sens. Les jeunes étatsuniens sont très engagés dans la lutte climatique : selon un sondage de Beneson Strategy Group, 80% des jeunes électeurs appuient la politique du président contre les changements climatiques (essentiellement axée sur les centrales au charbon).
Les coûts énergétiques vont tripler si rien n’est fait pour se sortir de la dépendance au carbone
Une nouvelle étude produite par le Potsdam Institute for Climate Impact Research affirme que les délais à s’engager dans la lutte globale contre les changements climatique vont augmenter de façon considérable. Selon l’étude, si un accord international était conclu en 2015, le coût de mise en œuvre s’élèverait à 2% du PIB alors que si la communauté internationale attendait 2030 ce coût pourrait s’élever à 7% du PIB. Selon le scénario choisi, l’étude prédit que les coûts de l’énergie augmenteraient de 25% si l’accord était conclu en 2015 et de 80% (plus de 3 fois plus) si nous attendons des catastrophes climatiques extrêmes à répétition (en 2030) avant d’agir.
Les îles du Pacifique lancent un appel : les changements climatiques sont là !
Les 16 nations membres du Forum des îles du Pacifique (dont l’Australie et la Nouvelle-Zélande) ont produit une déclaration à l’occasion de leur 44e rencontre, la ‘Majuro Declaration For Climate Leadership’, dans laquelle elles rappellent à la communauté internationale l’urgence d’agir pour diminuer les émissions de GES. « Climate change has arrived and the world must act ». Mais le pays le plus peuplé de cette région du monde, l’Australie, n’est pas le mieux placé pour réclamer ce geste de la communauté internationale, étant l’un des plus importants émetteurs par capita, alors que le nouveau gouvernement élu en septembre devrait reculer dans la lutte au réchauffement…
Des groupes du Kosovo demandent à John Kerry de stopper un projet de centrale au charbon
Nulle part ailleurs qu’en Kosovo, en tout cas pour un pays à majorité musulmane, l’image des Étatsuniens est-elle à ce point favorable. Malgré cela, un mouvement populaire d’opposition à un projet de centrale thermique au charbon, financé principalement par les États-Unis, prend de plus en plus d’ampleur. Une coalition d’une dizaine d’organisations de la société civile ont d’ailleurs écrit au secrétaire d’État des États-Unis, John Kerry, pour lui demander d’agir auprès du président pour qu’il respecte son Plan d’action sur le climat, dont l’une des mesure est justement de cesser de financer le développement de l’utilisation du charbon dans le monde. Le projet en question (une centrale de 600 MW) s’ajouterait à deux centrales existantes, qui seraient déjà responsables du décès de 835 personnes, chaque année, dû aux effets de la pollution de l’air. Or, l’ancien directeur aux énergies propres de la Banque mondiale, Dan Kammen, aurait démontré que la production d’énergie renouvelable pourrait créer plus d’emplois, à meilleur coût, que le projet de centrale au charbon ! Le lobby du charbon semble plus pesant…
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