Encore aujourd’hui, alors que les preuves scientifiques et les faits s’accumulent pour démontrer que le réchauffement climatique est une réalité déjà à l’œuvre, un mouvement de résistance s’acharne à nier cette réalité. En Amérique du Nord, ce mouvement réactionnaire domine le débat public. Il est donc urgent de diffuser une information diversifiée sur les changements climatiques.
Champ pétrolier de Bakken : victoire des environnementalistes
Après avoir manifesté leur opposition répétée aux pratiques des pétrolières du champ pétrolier de la région de Bakken, dans le Dakota du Nord, les environnementalistes peuvent crier victoire : l’industrie vient de se donner un plan de match pour réduire de façon très importante leur pratique de brûler les gaz excédentaires (30%) découlant de l’exploitation du pétrole de cette région. Comme je le signalais dans le bulletin de veille du 14 janvier 2013, une photo prise de l’espace montre la luminosité produite par les millions de pieds cubes de gaz naturel qui sont brulés par des torchères (les excès de gaz) dans le champ de Bakken. Cette campagne de Ceres a fait bouger les pétrolières qui s’engagent à récupérer les gaz s’échappant des puits à 90% d’ici 6 ans.
Le Canada confirme son rôle de délinquant environnemental
L’Association québécoise de lutte de contre la pollution atmosphérique (AQLPA) a pris connaissance de l’inventaire des gaz à effet de serre (GES), des politiques en matière de lutte aux changements climatiques et des projections sur les émissions futures produites par le gouvernement canadien. Sans surprise, on y constate la même rhétorique de faux progrès et de vérités voilées qui nous est servie depuis des années. « Le rapport prétend que le Canada est un participant actif au processus de la CCNUCC et qu’il joue un rôle constructif dans les négociations climatiques, alors que le monde a été témoin du contraire lors des dernières Conférences des parties (CdP) à Varsovie, à Doha et à Durban » déclare Marc Lebel, coordonnateur Climat-Énergie et membre de la délégation AQLPA. Par exemple, le Canada a les projections suivantes : les émissions de GES sont une croissance de 6% pour le transport qui passera de 168 Mt éq CO2 en 2005 à 179 Mt éq CO2 en 2030 et de 49% pour l’industrie pétrolière et gazière (de 162 Mt éq CO2 en 2005 à 241 Mt éq CO2 en 2030). Alors que le gouvernement fédéral dit investir plus de 10 milliards depuis 2006 en infrastructures vertes, efficacité énergétique et dans le développement de technologies vertes, mais aussi dans la production d’énergie et de combustibles fossiles supposément plus propres, l’Agence internationale de l’énergie a confirmé en 2013 qu’il faut non pas chercher de nouvelles sources de combustibles fossiles, mais bien laisser les deux tiers des réserves d’hydrocarbures connues dans le sol pour espérer rester sous la barre d’un réchauffement de 2°C !
Les cibles du Danemark pour 2020 : -40% sous le niveau de 1990
Les partis politiques représentés au parlement du Danemark (sociaux-démocrates, conservateurs, socialistes, écologistes) ont tous appuyé la proposition du gouvernement qui obligerait le pays à réduire ses émissions de CO2 de 40% sous le niveau de 1990 ! Rappelons que le gouvernement actuel et le précédent se sont aussi engagés pour que le Danemark s’alimente à 100% en énergie renouvelable d’ici 2050, ce qui oblige le pays à se donner des objectifs intermédiaires ambitieux pour parvenir à cette indépendance aux énergies fossiles. Malgré ces objectifs, qui vont bien au-delà de ceux du Québec, le Danemark part de plus loin : 43,1% de son électricité est renouvelable (98% au Québec) ou 25,8% de sa consommation énergétique globale (contre 45% au Québec).
Les coûts de l’élévation du niveau des mers
Si le réchauffement se poursuivait au même rythme, les dommages causés par l’élévation du niveau des mers pourraient équivaloir à 10% du PIB mondial d’ici la fin du siècle. Cette conclusion à laquelle arrivent des chercheurs de l’Université de Southampton est le résultat d’une recherche basée sur les projections du plus récent rapport du GIEC ainsi que sur l’utilisation de divers modèles de croissance économique et démographique. Selon les différentes projections produites par le GIEC (en fonction de différents scénarios de luttes au réchauffement), le niveau des océans pourrait s’élever de 25 à 123 centimètres. Les chercheurs en concluent que de 0,2 (24 millions) à 4,6% (550 millions) de la population mondiale pourrait subir chaque année les conséquences des inondations. Résultats : des pertes équivalents à 0,3 à 9,3% du PIB mondial. Les auteurs appellent à mettre en place des mesures de mitigation, qui pourraient coûter autour de 71 milliards $ par année pour diminuer de façon significative la magnitude de ces désastres climatiques.
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