Dans un texte précédent, nous soulignions que, devant sa position extrémiste de refus catégorique d’une politique étatsunienne de lutte contre les changements climatiques, la Chambre de Commerce des États-Unis commençait à faire face à des défections. En quelques semaines, trois des plus grandes entreprises étatsuniennes dans le secteur de la production d’énergie (Exelon, Pacific Gas & Electric et PNM Resources) ont en effet décidé de quitter l’organisation pour ne plus être associés à une opposition systématique à la mise en place de quotas d’émissions de GES.
Les entreprises favorables à une politique plus robuste des États-Unis sur les enjeux climatiques ont décidé de créer une coalition pour soutenir l’administration Obama. Alors qu’au Sénat, les sénateurs démocrate John Kerry et républicain Barbara Boxer viennent de déposer le projet de Clean Energy Jobs and American Power Act, la bataille fait rage de part et d’autre chez les lobbyistes pour favoriser l’issue du vote qui ne devrait pas tarder. C’est dans cette optique que 150 dirigeants d’entreprises provenant de toutes les régions se sont rassemblés sous la houlette de la coalition We Can Lead, récemment créé par le Ceres et le Clean Economy Network.
Les entreprises qui forment cette coalition sont très diversifiées. On y trouve évidemment des entreprises dans le domaine des technologies propres (équipementiers d’énergie solaire et éolienne) mais aussi des entreprises qui se sont solidement positionnées dans le mouvement de la RSE, telles que Apple, Nike et Starbucks. Ces entreprises proviennent de 30 États. Leurs dirigeants affirment qu’une législation sur le climat et un tournant décisif dans le domaine de l’énergie conduiront à une nouvelle révolution industrielle qui créera des millions de nouveaux emplois, révolution que les États-Unis ne peuvent pas laisser à d’autres.
En même temps, deux douzaines de PDG de grandes entreprises — allant de eBay à HP, en passant par Gap et PG&E — ont signé une lettre ouverte pour signifier leur appui au président Obama et au projet de loi Kerry-Boxer. « We are business leaders from companies of all sizes and many sectors calling for your leadership. We call on you to enact comprehensive legislation. … Now it’s time for the United States Senate to act. ».
Par ailleurs, une autre coalition composée d’entreprises, de syndicats et de groupes environnementaux ont lancé une vaste campagne publicitaire conjointe pour appuyer un vote du Congrès « in support of comprehensive clean energy and climate change legislation ». On retrouve dans cette coalition United Technologies (maison-mère de Pratt & Whitney), Johnson & Johnson, GE, Weyerhauser, Nature Conservancy et le Environmental Defense Action Fund. Comme le souligne John Rowe, PDG de Exelon, « Companies need the legislative certainty to start making the substantial investments needed to jump-start a low-carbon economy and create jobs. »
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