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Le samedi 23 avril 2022

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Faire payer les banques : Obama agit et Londres presse le G20 d’aller plus loin

Après avoir annoncé la semaine dernière la création d’une surtaxe de 0,15 % pour les plus grandes banques, destinée à assurer le remboursement du plan de sauvetage du secteur financier, le président Barack Obama a annoncé des propositions réglementaires pour limiter la taille et les risques pris par les très grandes banques états-uniennes.

Cette proposition, qui fait partie des initiatives de la Maison Blanche pour mieux contrôler Wall Street, doit encore obtenir le feu vert du Congrès. Dorénavant, avec cette législation,les banques devront choisir la nature de leur activité; elle leur interdira d’utiliser leurs propres liquidités pour spéculer en achetant certains instruments financiers, notamment liés au marché immobilier. Une telle règle pourrait avoir d’importantes conséquences sur les six principales banques du pays, Bank of America, Wells Fargo, JPMorgan Chase, Goldman Sachs, Morgan Stanley, et Citigroup.

« Bien que le système financier soit bien plus sain aujourd’hui qu’il n’était il y a un an, il fonctionne exactement selon les mêmes règles qui l’ont mené au bord de l’effondrement », a déclaré le président américain. « Ma détermination de réformer le système n’est que plus forte quand je vois le retour aux vieilles méthodes », a-t-il ajouté, estimant que « c’est exactement ce genre d’irresponsabilité qui rend cette réforme nécessaire ».

Si cette proposition est validée par une loi votée au Congrès, elle pourrait imposer des limites qui vont à rebours de l’évolution du secteur bancaire constatée aux Etats-Unis depuis une dizaine d’années, marquée par un important mouvement de constitution de géants financiers.

Fallait s’y attendre, les banquiers n’ont pas apprécié. Parlant de la nouvelle taxe de 0,15 % sur l’actif des banques, Steve Bartlett, président de la Financial Services Roundtable – qui regroupe les 100 plus grandes institutioons financières des Etats-Unis -, a dénoncé cette dernière comme étant une taxe punitive, Cette association, ainsi que la Securities Industry and Financial Markets Association (SIFMA), vont prendre des procédures pour vérifier la constitutionnalité de ces législations. Pour illustrer cette réaction des banquiers, l’économiste Paul Krugman a comparé ceux-ci à un conducteur ivre qui, après avoir tué plusieurs personnes sur la route, poursuit le médecin qui veut lui faire subir un traitement contre l’alcoolisme ! La société ne devrait avoir une tolérance zéro contre ces individus.

Mais à Londres, le gouvernement travailliste propose une solution différente pour faire payer leur sauvetage par les banques. On veut privilégier une solution mondiale pour ne pas désavantager un pays par rapport à un autre. Le Royaume-Uni se prononce pour un accord international sur les moyens de faire payer aux banques.

« Si les banques bénéficient ne serait-ce que d’un soupçon de garantie publique implicite, elles doivent payer pour cette aide » a indiqué le secrétaire d’Etat britannique chargé du secteur financier, Paul Myners. « Trouver un moyen pour empêcher que ce soit au contribuable de payer la facture des futurs plans de sauvetage ne sera pas facile, mais le Royaume-Uni continuera à faire les efforts (nécessaires) dans ce but », a-t-il poursuivi, ajoutant que « ce problème ne peut être réglé que grâce à un accord mondial, car nous savons bien que les banques savent exploiter les failles du système ».

Paul Myners a tenu une réunion à Londres consacrée à cette question avant la remise en avril d’un rapport du FMI sur le sujet. La réunion a rassemblé des hauts-fonctionnaires des pays du G7 et d’organisations financières internationales. La taxation des transactions financières internationales (ou taxe Tobin) a été souvent évoquées, notamment par le Premier ministre britannique, Gordon Brown, en novembre dernier. La mise en place d’une « prime d’assurance » est également une solution envisagée par le FMI, ainsi qu’un renforcement des fonds propres des banques. Gordon Brown aurait souligné, la semaine passée, qu’ « il faudrait mieux agir au niveau mondial pour régler ce problème », suggérant qu’une taxe sur les transactions financières pourrait aussi servir de nouvelle source de financement pour lutter contre la pauvreté dans le monde.

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