Dans son discours sur l’état de l’Union du 27 janvier dernier, le président Obama a consenti un effort important pour le développement du réseau de TGV aux Etats-Unis. Étant donné la fragilité de la situation économique de nos voisins, et la fin prochaine du programme de relance voté l’an dernier, l’administration fédérale donne enfin le feu vert à un vaste projet de modernisation du système de transport étatsunien, qui devrait créer des dizaines de milliers d’emplois.
C’est un premier budget de 8 milliards de $ qui seront disponibles pour les études et le démarrage de 11 grands réseaux de high-speed railroad (HSR) sur l’ensemble du territoire, dont 2 dans les États de l’Ouest, les autres étant principalement concentrés dans les États de l’Est, du Sud et de la région de Chicago. Au total, c’est près de 60 milliards $ qui seront nécessaires pour le développement complet de ces réseaux, qui permettraient de comparer le système de transport de ce pays à ceux de la Chine ou des pays européens.
Le vice-président Joe Biden, proche du mouvement syndical, a fait du projet de la modernisation du système de transport son plus important cheval de bataille. Il présente ce projet dans le cadre de la stratégie de l’administration pour une transition vers une économie propre, pour la création de green jobs ainsi que pour une diminution de la dépendance au pétrole de l’étranger.
La première phase du projet présenté en janvier favorise surtout les réseaux de la Californie, de la Floride et du Northeast. Le réseau de la Californie reçoit la part du lion : 2,3 milliards $ pour un réseau qui s’étendrait sur plus de 3 000 km, dont 1 500 km de modernisation et 1 300 de nouvelles voies ferrées, pour un train qui roulerait à plus de 300 km/h. La première phase serait complétée en 2020.
Le deuxième réseau gagnant est celui de la Floride, l’un des États les plus touchés par la crise. L’administration accorde 1,25 milliard $ pour une ligne de HSR qui reliera Tampa à Orlando (première phase complétée en 2014) puis à Miami (2017). Équipée d’un train roulant à 280 km/h, cette ligne permettra aux voyageurs de faire le trajet en 60 minutes plutôt qu’en 90 minutes en automobile.
Enfin le réseau qui arrive en troisième position est celui du Northeast, qui couvre 11 États (Maine,Vermont, New Hampshire, Massachusetts, Rhode Island, Connecticut, New York, New Jersey, Pennsylvania, Delaware, Maryland) plus Washington DC. Il reçoit 1,2 milliard $ pour moderniser un réseau existant pour en faire un HSR. Comme on peut le constater dans l’image ci-contre, c’est ce réseau qui comprend un corridor qui part de New York et se rend à Montréal, en passant par Albany.
Il reste maintenant au Québec à faire sa part du chemin et d’annoncer son intention d’être partenaire dans le développement du réseau du Northeast. Ce serait une belle occasion pour favoriser le transfert des technologies acquises par Bombardier en Europe vers l’Amérique, et en particulier vers le Québec.
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