Considéré comme un important émetteur de CO2, notamment en raison de la destruction de la forêt amazonienne, le Brésil veut inverser la tendance. Le pays vient de promulguer une loi avec une cible de réduction de 36,1 à 38,9 % des émissions de CO2 du pays d’ici à 2020 (l’année de référence n’est pas précisée, voir la note envoyée à l’ONU en janvier). Le Président Lula veut ainsi confirmer ses ambitions affichées au Sommet de Copenhague.
Selon plusieurs spécialistes, le Brésil représente l’un des principaux pays émergents responsables du changement climatique actuel. Les émissions de gaz à effet de serre auraient augmenté de 62 % de 1990 à 2005 au Brésil, principalement en raison de changements dans les conditions d’utilisation de la terre comme la déforestation. Et c’est cette incroyable déforestation, couplée à une industrialisation croissante qui a fait du Brésil le quatrième pays émetteur de gaz à effet de serre du monde. Une responsabilité importante, qui imposait des mesures radicales, ce que semble avoir pris le gouvernement brésilien. Mais le défi est immense : le Brésil veut diminuer les émissions de gaz à effet de serre tout en soutenant une augmentation de 45 % de la population et de près de 450 % du PIB d’ici 2020 !
En décembre, le président Lula s’engageait à réduire de 80 % d’ici 2020 la déforestation du pays par diverses mesures d’aide aux paysans pauvres et d’arrêt des déforestations sauvages. Mais depuis 2005, le gouvernement aurait réussi à diminuer de 65 % le taux de déforestation de la plus vaste forêt humide du monde. Par ailleurs, une nouvelle étude réalisée par le Woods Hole Research Center suggère qu’il serait possible, pour un investissement allant de 7 à 18 milliards $ de 2010 à 2020, d’atteindre l’objectif d’éliminer complètement le taux de déforestation de l’Amazonie, réduisant ainsi de 4,8 milliards de tonnes l’émission de CO2 dans l’atmosphère.
Outre l’aide aux paysans, des mécanismes tels que l’exclusion du marché des produits agricoles pour les productions issues de la déforestation permettraient d’éliminer ces pratiques extrêmement nuisibles. Le financement du programme pourrait se faire en collaboration avec le REDD (Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation) qui est présentement en négociation avec les pays intéressés, sous la houlette de l’ONU.
Selon l’un des auteurs de l’étude mentionnée plus haut, Britaldo Soares-Filho, de l’Université fédérale de Minas Gerais, « Our economic models integrate the best available information on soils, roads, and the costs of production to capture the economic logic of the Amazon’s drivers of deforestation. » Ce serait une action décisive pour le futur !
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