Le passage de plus en plus évident à un nouveau modèle économique où les énergies renouvelables et les principes de l’écologie industrielle joueront un rôle important permet de remettre à l’ordre du jour l’enjeu des politiques industrielles. Délaissées depuis deux décennies au profit des pays en développement, elles refont maintenant surface dans les pays développés dans la foulée des avancées jugées maintenant dangereuses des pays émergents.
L’exemple de la voiture électrique est à cet égard symptomatique. La Chine en a fait un axe important de son nouveau plan quinquennal de développement, pour un passage accéléré vers l’économie verte. Aux Etats-Unis, le président Obama a financé plusieurs grands programmes de recherche dans la même direction, mais à un niveau de plus faible ampleur que la Chine. Maintenant c’est l’Europe qui veut agir.
Réunis à Saint-Sébastien, en Espagne, les ministres européens de l’Industrie ont pressé mardi la Commission européenne de se doter d’une stratégie commune pour le développement du véhicule électrique. Les ministres, accompagnés de professionnels du secteur, ont débattu du futur de la voiture électrique en Europe, présentée comme une chance pour la relance économique et une nécessité écologique.
La présidence espagnole souhaite que la Commission présente d’ici mai un projet de stratégie, alors que pour l’instant les initiatives sont éparpillées sans grande cohérence entre les constructeurs nationaux des pays membres. On a déjà montré sur le blogue que la France mise beaucoup sur le virage des marques françaises vers ce marché. Mais l’Espagne veut inscrire le véhicule électrique parmi les priorités de la stratégie 2020 de l’UE, projet de réforme de l’économie qui ambitionne d’assurer prospérité et développement durable aux Européens.
Selon la France, les voitures électriques pourraient représenter 10 % du parc automobile européen en 2020 si la Commission agissait avec célérité. Pourtant, mis à part le projet Airbus, les tentatives européennes de stratégie commune au plan industriel n’ont pas vraiment été souvent couronnées de succès. Le marché commun est trop dominé par une vision « marchande » du développement pour imaginer qu’il servira d’aiguillon du développement de la VE européenne. Son seul avantage est que la France et l’Allemagne (les deux grands constructeurs automobiles) tentent de jouer un rôle moteur à travers un groupe de travail commun, de manière à établir des standards pour l’ensemble de la communauté.
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