Nous l’avons vu dans un article récent, le gouvernement de la France a récemment annoncé un plan de 1,5 milliard d’euros en infrastructure pour soutenir le développement de la flotte de voitures électriques (VE), avec l’objectif d’atteindre 2 millions de VE sur les routes françaises en 2020. Mais comment la France peut-elle se donner un tel objectif alors que seul une poignée de véhicules, hybrides non rechargeable par-dessus le marché, sont présentement fabriquées en série ? C’est simple : lorsqu’un gouvernement a une volonté politique ferme d’obtenir des résultats, il n’attend pas que le « marché » produise par magie ces résultats, il intervient pour forcer les choses.
Les constructeurs français comprennent ces messages. Par exemple, Citroën va commercialiser, d’ici la fin 2010, une petite citadine électrique : C-Zéro. Propulsée par une batterie lithium-ion, la voiture quatre places, dérivée d’un modèle du japonais Mitsubishi (le i-MiEV), aura une autonomie de 130 kilomètres et pourra atteindre 100 km/h en 15 secondes et une limite de 130 km/h. La recharge totale sur une prise traditionnelle devrait prendre six heures. Mais la batterie est aussi conçue pour des recharges rapides, sur des prises dédiées (400V), qui leur permettront d’atteindre 80 % de puissance en trente minutes. La voiture serait commercialisée fin 2010 au prix d’un peu plus de 10 000 euros.
Citroën a aussi développé un véhicule utilitaire électrique, le Berlingo First Electrique, en coopération avec le constructeur Venturi. Ce modèle date en fait de plus de 10 ans et sa production avait été arrêtée il y a plus de 5 ans. Mais lorsque le gouvernement a annoncé ses intentions et que La Poste a lancé un appel d’offre pour un utilitaire tout électrique, le modèle, tel le phénix, renaît de ses cendres grâce à Venturi.
L’autre constructeur du groupe PSA, Peugeot, devrait également lancer fin 2010 son propre modèle : la iOn. Ce modèle est aussi développé avec Mitsubishi Motors et il possède les mêmes caractéristiques de sa sœur siamoise C-Zéro.
De son côté, le concurrent français Renault a annoncé une gamme de véhicules tout électriques, dont une version VE de son populaire utilitaire Kanzoo, qui possède des caractéristiques équivalentes au Berlingo de Citroën. Les deux se feront évidemment concurrence pour profiter des commandes prévues de 10 000 VE de La Poste d’ici 2012, et d’un total de 100 000 VE pour la flotte publique d’ici 2015.
États-Unis
L’administration Obama n’attendra pas non plus que le marché décide qui seront les gagnants du nouveau modèle de transport. Elle vient de mettre en place un nouveau programme d’aide aux constructeurs étatsuniens en proposant la règle du « build one, get one free ». Cette règle donne aux constructeurs une incitation à produire des VE plutôt que des hybrides : pour chaque véhicule tout électrique produit aux États-Unis, ils pourront comptabiliser comme deux « véhicules à faibles émissions carbone » qui, à partir de 2016, deviendront la nouvelle norme pour tous les véhicules vendus sur le territoire étatsunien.
Certains groupes questionnent cette politique de soutien aux VE. Pour eux, étant la faiblesse actuelle du réseau de transport d’électricité aux États-Unis et le fait que ce réseau est principalement alimenté par du charbon, la VE ne devrait pas être encouragé. Ils privilégieraient plutôt une stratégie d’efficacité énergétique des véhicules à essence.
Pourtant, plusieurs spécialistes rejettent cette analyse. Selon eux, les États sont en train de se doter de politiques favorisant la production d’énergies renouvelables qui, à court terme, devrait changer le bilan global du réseau de transport électrique. Par exemple, un VE qui roulerait aujourd’hui dans l’État du Maine serait alimenté à 55 % d’énergie renouvelable; dans l’Iowa, 15 % de l’énergie utilisée par un VE proviendrait de l’éolien. En une ou deux décennies, plusieurs États pourraient s’alimenter à 100 % en énergies renouvelables. Pour eux, si on veut provoquer un changement du mode de transport, il faut commencer tout de suite à inciter les consommateurs à utiliser la nouvelle technologie, même si à très court terme le bilan n’est pas le plus performant.
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[...] recharge avec une simple prise de courant domestique. Sa vitesse maximale d’environ 130 km/h. Dans un article précédent, j’ai déjà signalé que ce modèle avait été adopté par Citroën (la C-Zéro) et Peugeot (la [...]
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