Les chiffres du PIB augmentent, bien sûr, mais les indicateurs fondamentaux sont tellement détériorés qu’on ne voit pas quand le cycle économique reprendra une véritable phase de reprise. La hausse de 5,9 % du PIB au quatrième trimestre ne découle pas de la vigueur de la reprise mais d’un simple effet statistique d’inventaires des entreprises. La situation est assez dramatique pour que Paul Krugman, dans un article récent, suggère que le taux d’intérêt de la FED soit maintenu à zéro pour au moins les deux prochaines années, en raison de la combinaison d’un chômage de masse et de la faiblesse de l’inflation.
Dans un discours présenté à L’Université de San Diego, l’économiste étatsunienne Janet Yellen, présidente de la Federal Reserve Bank of San Francisco, suggérait que les Etats-Unis feraient face à une reprise sans emploi. La faiblesse du marché du travail ne permettrait pas à l’économie étatsunienne de revenir à son plein potentiel avant 2013, prédisant un taux de chômage anormalement élevé à 8 % à la fin de 2011 et un taux d’inflation « undesirably low ». L’économiste a « dégonflé » les attentes favorables en précisant que le taux de croissance élevé du PIB du dernier trimestre n’était attribuable qu’à une réduction des inventaires des entreprises plutôt qu’une croissance dans les ventes, rendant ainsi invraisemblable une relance en « V ».
« Strapped by tight credit and plummeting sales, businesses have overhauled the way they manage supply chains, inventory, production practices and staffing. Stores don’t order merchandise unless they think they can sell it right away. Manufacturers and builders don’t produce unless they have buyers lined up. My business contacts describe this as a paradigm shift and they believe it’s permanent. » Et elle rajoute : « Economic slack and downward pressure on wages and prices are pushing inflation down. »
Sur un autre plan, c’est maintenant au tour des revenus d’impôts des États de poser de sérieux problèmes pour une sortie durable de la crise. Les revenus d’impôts auraient baissé à 134,5 milliards $ au quatrième trimestre et ce, pour un cinquième trimestre consécutif. Ce serait la plus longue période de déclin des revenus étatiques depuis la Grande Dépression.
À 4,1 % de baisse, la situation est relativement moins tragique que celle de 16,6 % qu’ils avaient connue au deuxième trimestre de 2009, mais le déclin continu des revenus commencent à poser de sérieuses contraintes sur le budget des administrations. Et ce déclin se poursuit malgré les hausses de taxes décrétées par plusieurs États – en fait seulement sept États ont connu une croissance de leur revenu suite à la hausse du niveau de taxation. L’État le plus touché par la baisse est l’Oklahoma (-26,9 %), suivi par l’Arizona (-17,1 %). Mais en même temps, les États ont épuisé les montants accordés par l’administration fédérale dans le cadre du plan de relance.
[...] trimestre est comparable au taux de 5,9 % enregistré aux États-Unis pour la même période mais, nous le soulignons dans un autre texte, l’embellie étatsunienne s’explique en bonne partie par un simple effet statistique de [...]