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Le samedi 23 avril 2022

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Canada : une conjoncture encourageante mais peut être trompeuse

Le PIB canadien a progressé de 1,2 % au quatrième trimestre, soit une progression à taux annualisé de 5 %, la plus forte depuis 2000. Ce sont les dépenses des consommateurs qui ont le plus contribué à faire progresser l’économie canadienne. Pour un troisième trimestre consécutif, la croissance de la demande intérieure finale a été principalement attribuable à la hausse des dépenses des particuliers et, dans une moindre mesure, de celles des administrations publiques. Les investissements dans le développement résidentiel ont connu une croissance forte dans le dernier trimestre de 2009.

S’il a progressé à un taux de 5,0 % au dernier trimestre, c’est que le PIB a connu des reculs historiques dans les trimestres précédents : près de – 8 % au premier et de – 4 % au deuxième trimestre. La hausse du quatrième trimestre est comparable au taux de 5,9 % enregistré aux États-Unis pour la même période mais, nous le soulignons dans un autre texte, l’embellie étatsunienne s’explique en bonne partie par un simple effet statistique de réduction des inventaires des entreprises. Donc l’économie de notre plus important voisin reste fragile.

Au canada, les dépenses des consommateurs en biens et en services ont bel et bien connu une hausse importante, enregistré pendant deux trimestres consécutifs. Par contre, les entreprises ont réduit leurs investissements en usines et en matériel (-2,3 %), après les avoir augmentés au troisième trimestre (+1,6 %). De plus, les investissements en bâtiments non résidentiels ont diminué de 2,2 %, soit une diminution identique à celle affichée au troisième trimestre. Il s’agit du cinquième recul trimestriel consécutif. D’ailleurs ça se répercute sur les permis de construire délivrés par les municipalités : dans le secteur non résidentiel, leurs valeurs est en baisse de 21,0 % en janvier.

Les chiffres dévoilés la semaine dernière par Statistiques Canada sur les flux financiers confirment cette absence de reprise du côté des entreprises. Au quatrième trimestre, le financement total de l’économie domestique s’est chiffré à 235 milliards de dollars, en baisse par rapport aux 271 milliards de dollars du troisième trimestre. L’emprunt de tous les ordres de l’administration publique confondus ainsi que celui des sociétés privées non financières ont fléchi au quatrième trimestre tandis que l’emprunt des ménages s’est chiffré à 108 milliards de dollars, en hausse par rapport aux 93 milliards de dollars enregistrés au trimestre précédent. Ce sont les ménages qui tirent la reprise.

Ce n’est donc pas une surprise que la Banque du Canada ait décidé, la semaine dernière, de maintenir le taux cible du financement à un jour à 1/4 %. Dans son annonce, la Banque du Canada a pris soin de mentionner que « la vigueur persistante du dollar canadien et le bas niveau de la demande américaine, en chiffres absolus, continuent de freiner considérablement l’activité économique au Canada. » Le taux cible du financement à un jour devrait rester à son niveau actuel jusqu’à la fin du deuxième trimestre de 2010.

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