Le mois dernier, Équiterre a demandé au gouvernement du Québec de faire la lumière sur l’impact de l’industrie des sables bitumineux sur l’économie et les finances publiques du Québec. Face aux critiques provenant du Québec et de nombreuses autres parties du monde – dont les acteurs de la finance responsable qui interviennent de plus en plus fréquemment dans les assemblées générales des pétrolières – l’industrie pétrolière et les milieux d’affaires canadiens ont entrepris une offensive médiatique pour redorer leur blason dans l’opinion publique.
Selon eux, l’industrie des sables bitumineux a des retombées positives sur l’ensemble du Canada, ne serait-ce que grâce aux revenus fiscaux redistribués, y compris à ces ingrats de Québécois, peut-on comprendre entre les lignes. Or, la réalité est toute différente.
Plusieurs spécialistes affirment au contraire que l’économie canadienne, en particulier l’industrie manufacturière, souffre des conséquences d’une devise dont la valeur est gonflée par les cours mondiaux du pétrole. Ce phénomène de pétrodolarisation aurait causé la perte de 55 000 emplois dans le secteur manufacturier au Québec entre 2002 et 2007 (voir là-dessus les textes de Jean-François Lisée repris sur OikosBlogue).
Nonobstant ces effets indirects négatifs, qui vont bien au-delà des quelques dollars obtenus de la péréquation (très amoindrie du fait que les ressources naturelles des provinces ne sont pas directement pris en compte dans le système de péréquation), il est reconnu que l’industrie pétrolière et gazière profite des allégements fiscaux accordés par le gouvernement fédéral et se voit octroyer de généreuses subventions provenant des fonds publics. Selon Équiterre, entre 1996 et 2000, cette industrie aurait profité de plus de 8,3 milliards de dollars en allégements fiscaux. Plus récemment, le gouvernement conservateur a octroyé la plus grande part de la lutte aux changements climatiques aux projets de capture et séquestration du carbone : 800 millions $ ont été accordés aux compagnies pétrolières dans le cadre du plan de relance économique.
Équiterre estime qu’il est primordial pour le Gouvernement du Québec d’effectuer une analyse sérieuse sur les avantages et sur les coûts – économiques, environnementaux et sociaux – de l’industrie des sables bitumineux pour les Québécois.
[...] au Québec, avec la campagne initiée par Équiterre, qu’à l’étranger, où les groupes écologistes et les institutions financières responsables [...]